Une tout petite mise à jour pour partager que j'ai eu le plaisir de recevoir la bourse en histoire de la Nouvelle-France offerte par mon département d'histoire à l'Université Laval. Ce montant (2000$) va m'aider à continuer la rédaction de ma thèse que j'espère achever cet été.
23 April 2019
Bourse en histoire de la Nouvelle-France
09 April 2019
L'hiver et la guerre de Sept Ans
![]() |
Les Rogers' Rangers se battent même en hiver |
Bon mois d'avril à mon lectorat! Cette tempête de neige tardive m’inspire à vous partager une section qui sera sans doute coupée de ma thèse, mais qui mérite tout de même une place ici sans trop d'édition.
L’intensité de l’hiver au Canada vaut à ce dernier la
célèbre réputation de n’être que « quelques arpents de neige ». Après
tout, comme le rappellent Colin Coates
et Dagomar Degroot « La Nouvelle-France, selon les Français, ne devait pas
être aussi froide. Située à la même latitude que Paris (presque 49° N), la
colonie aurait dû bénéficier en principe d’un climat relativement similaire[i]. »
Même si l’hiver au xviiie
siècle s’avère plus doux que le siècle précédent[ii],
la réputation en demeure intacte.
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Habitant, vers 1780 Musée royale de l'Ontario |
Bougainville
va commenter à plusieurs reprises sur les dangers de l’hiver[vi].
L’hiver en Canada.— L’hiver est toujours très rude en Canada, le froid y est cependant toujours beau et fort sec, pourvu qu’il n’y ait pas de vent de nord-est, qui produit toujours de la neige l’hiver et de la pluie le printemps. Il est aisé de juger de la rigueur de la saison quand on songe que le fleuve Saint-Laurent prend tous les hivers, à pouvoir le traverser en voiture, et la navigation qui cesse d’être libre à la fin de novembre, ne recommence, pour l’ordinaire, que vers le 20 avril ; une année même la rivière était encore prise, vis-à-vis de Québec, au 3 mai. Cet hiver a été un des plus rudes. Le thermomètre a été jusqu’à 26 degrés et demi, et pendant les mois de décembre, janvier et février presque toujours de 12 à 20 ; on ne peut ensemencer les terres qu’à la fonte des neiges, dans le mois de mai ; cependant la récolte, qui, pour l’ordinaire est abondante, se fait à la fin d’aoust.[vii]
Si on peut sourire en lisant Bougainville dépassé par
« le plaisir des femmes de ce pays d’aller en carriole l’hyver sur les
neiges, ou sur les glaces dans des tems où il semble qu’on ne devrait pas même
sortir par nécessité[viii] »,
l’hiver présente tout de même un réel danger pour quiconque se fait surprendre
par une tempête. Même si Bougainville déteste le froid[ix]
(rappelons non sans ironie qu’une île tropicale portera son nom!), sa
description des dangers de l’hiver canadien est juste :
La poudrerie est une neige extrêmement fine qui, tombant du ciel et se joignant à celle que le vent enlève des toits et des chemins, vous enveloppe, aveugle et égare l’homme qui connaît le mieux la route. Quand on est surpris dans les champs par cette poudrerie, l’on peut se regarder comme étant dans un vrai danger. On a des exemples de gens qui, la nuit, à cent pas des maisons, ont péri sans pouvoir les gagner.[x]
Même tôt dans la saison, la neige peut empêcher
l’accomplissement de missions d’observations, comme est le cas de l’officier Langy
en 1756 alors qu’il est envoyé par le chevalier de Lévis espionner les environs
du fort William-Henry. Sans oublier que ces mêmes opérations d’observation
hivernales ne peuvent plus compter sur le même nombre d’homme qu’en été pour
leur venir en aide au besoin; on réduit les garnisons des forts alors que le
gros des troupes retourne hiverner dans la Vallée du Saint-Laurent[xi]. De plus, bien qu’idéalement
tous les soldats doivent recevoir une paire de raquettes[xii],
ils n’en possèdent pas tous[xiii].
L’hiver
n’a pas que des désavantages, toutefois : par exemple, il sert à la
construction de bateaux. En 1752, cinq charpentiers et deux
« sçieurs » sont envoyés au fort Niagara pour y construire (avec l’aide
du forgeron déjà sur place) 15 embarcations[xiv].
Plusieurs charrons sont également envoyés pour « faire faire bonne
provision de roües et de Charettes[xv] ».
D’autre part, les ponts de glace relient plus facilement les deux berges du
fleuve. On se sert également de traînes, fournies par l’armée au besoin, pour
mener les provisions à bien[xvi].
Si l’hiver semble à première vue compliquer la communication par le
tempérament du climat, il peut toutefois la faciliter en plusieurs instances. C’est
plutôt la période de transition qui est plus difficile. L’approche des fontes,
par exemple, attire la méfiance des gens. En hiver, le déplacement en cheval ne se fait que si la glace
est belle. Toutefois, en mars 1757, un détachement qui doit rejoindre le lac
Champlain à partir du fort Saint-Jean se voit obligé de renvoyer ses chevaux et
ses chiens de traîne puisque le dégel s’est avancé[xvii].
Le
témoignage de Mme Bégon nous ouvre une brèche sur les déplacements d’hiver
en temps de paix et de la température qui peut changer soudainement. Le 26
décembre 1748, elle écrit : « je suis tout étourdie du temps qu’il
fait. Je me suis couchée hier avec une pluie très douce et ce matin, il poudre,
neige et fait un froid et une poudrerie comme je n’en ai jamais vu et nous
avons eu bien de la peine à aller, les uns après les autres, à la messe, y
ayant dans les rues de la neige jusqu’au ventre des chevaux[xviii]. »
Le mois suivant, elle soulève le ralentissement ressenti du train train social
causé par la saison : « On est ici très tranquille et il y a
apparence qu’on l’est autant à Québec, car il n’en vient personne. Je crois que
le froid leur fait peur[xix]. »
Toujours est-il que l’hiver facilite le transport sur les
rivières glacées; la population, donc, ne reste pas docile longtemps face au
froid. En février 1749, Mme Bégon note : « Comme la rivière est
prise et assez belle pour venir de près de Québec, ici sur les glaces, nous
voyons de nos fenêtres toutes les traînes et carrioles passer[xx]. »
À son grand dam, la multitude de passants la gêne : « Les carrioles
ont marché une partie de la nuit et à grand bruit, par la pluie qu’il y a eu la
gelée, qui rend les chemins très durs, mais quand la jeunesse est en goût, rien
ne la distrait. [...] Voici enfin le dernier jour [...] où l’on fera tout ce qu’il
faut pour se faire mourir. Je suis si ennuyée d’entendre passer jour et nuit
des carrioles qui m’empêchent de dormir que je voudrais être au carême.[xxi] »
Au mois de mars de la même année, le beau temps menace de mettre fin rapidement à ces déplacements à cause de la fonte des glaces.
Malgré
l’hiver, les opérations militaires continuent. Comme le rapporte Bonin pour le
début de 1754, l’état-major organise une levée d’hommes totalisant 500
« tant troupe que milice ». Le déplacement entre Québec et Montréal
prend 11 jours par voie terrestre. De Montréal, en plein mois de février, le
groupe se déplace toujours à pied, chaque homme portant derrière lui une traîne
(ou traîneau), « étant souvent obligé de passer des rivières dans l’eau en
dérangeant les glaces trop faibles pour se hasarder à passer dessus, ce qu’il
fallait faire en se déshabillant et portant ses hardes sur la tète et après
être passé, se réhabiller bien vite et courir pour s’échauffer, ce qui arrivait
quelque fois trois fois dans une journée. » J.C.B. continu sa description
en spécifiant qu’à l’arrivée sur le lac Ontario, la glace permet à « ceux
qui [savent] patiner [de] conduire sept à huit traînes, à la file les unes des
autres, avec les hommes dessus en faisant de cette manière jusqu’à vingt
lieues ». Ainsi rejoignent-ils la baie de Toronto d’où l’utilisation de
bateaux sur l’eau complète le déplacement jusqu’au fort Niagara[xxii].
En fait, à lire les rapports, une expédition hivernale sans incident vaut la peine d’être mentionnée, comme le fait le gouverneur Duquesne
en mars 1753 au sujet d’un parti rejoignant le village de la
Présentation : « ce Qui m’a infiniment plû […] c’est qu’il n’a pas un
Seul malade Evenement que j’avois a craindre […] par l’inhabitude de faire
marcher une trouppe dans la plus rigoureuse Saison[xxiii]. »
En hiver, les chiens de traîne sont particulièrement utiles. Source : CLUNY, Alexander. The American Traveller […]. Londres, E. and C. Dilly,…, and J. Almon…, 1769. Frontispice. |
Le témoignage de J.C.B. indique que la possession d’un chien pouvait être tolérée par l’armée. Bien au-delà qu’un simple animal de compagnie, dans les conditions parfaites, l’animal peut servir comme bête de traîne sur la neige, portant parfois même son maître derrière lui[xxiv]. Montcalm note dans son journal au sujet des chiens :
Les officiers qui seront les plus heureux seront ceux qui auront le moins cherché leurs commodités et qui, pour n’avoir pas la peine de traîner eux-mêmes, n’ont pris que des gros chiens au lieu de chevaux, qui sont accoutumés à traîner jusqu’à cent cinquante ou deux cents [livres]. Le Roi en passe ordinairement un à chaque officier et le lui paye trente livres; et lorsqu’il doit y avoir des partis d’hiver, ces sortes de chiens deviennent hors de prix, comme les cheveux chez les maquignons. Il s’en est vendu jusqu’à soixante et quatre-vingt livres pièce; et, comme dans cette occasion on agit à l’envie des uns des autres, il a tel officier qui a acheté jusqu’à six chiens.[xxv]
Au sujet de
la traîne, J.C.B. écrit:
La traine est une planche mince de la longueur depuis six jusqu’à neuf pieds, sur douze à quinze pouces de largeur, elle est recourbée par un bout en demi cercle nommé chaperon et auquel on attache une courroie nommée collier, faite de corde de bois de bouleau de la longueur d’environ trois brasses et dont le milieu a une largeur d’environ trois à quatre pouces, sur une longueur de seize à dix huit pouces. Ce collier sert encore à porter une charge et sa largeur du milieu s’appuie sur le front ou en travers sur la poitrine et les épaules quelques fois en écharpe. La traine a dans sa longueur et sur les bords des nerfs en peau d’animaux dans lesquels passent une corde en façon de lacet pour contenir les effets dont on charge la traîne. On peut faire de cette manière deux ou trois cents lieues, tant sur la neige que sur la glace.[xxvi]
Marcher en hiver est une activité hasardeuse. Les pieds
gelés ne sont pas rares. Comment éviter que cela ne se produise? Pouchot
indique qu’on s’inspire des Autochtones :
Dans leurs voyages, les Sauvages se précautionnent contre le froid; leurs souliers, quoique d’une simple peau passée, sont fort chauds, parce que la neige est si seche qu’elle ne donne point d’humidité. Ils s’enveloppent les pieds avec des morceaux de couverte, et les côtés du soulier forment un brodequin qui empêche la neige d’y entrer : les pieds geleraient avec des souliers européens, ce que plusieurs ont malheureusement éprouvé.[xxvii]
Encore une fois, c’est un défi que de chercher à anticiper
l’arrivée et la fin de l’hiver. Le début des neiges varie d’année en année. Par
exemple, en 1757, les
gens se déplacent en carriole dès le 3 novembre[xxviii].
L’année suivante, une première petite neige couvre le sol le 4 octobre[xxix].
Il faut aussi se méfier de se faire surprendre par le gèle et rester
pris dans la glace. Bougainville écrit en novembre 1758 : « Les
bateaux arrivent l’un après l’autre, plusieurs restent pris dans les bancs et
les hommes viennent par terre. On en sait déjà cinq morts de froid et on en
amène tous les jours qui sont gelés. On est fort inquiet de 3 bateaux qu’on a
vus dans le lac Saint-François pris dans les glaces et qu’on paraissait essayer
vainement de secourir.[xxx] »
J.C.B. est d’ailleurs un témoin direct de cette difficile
réalité. Ayant quitté le fort Duquesne le 22 octobre 1758 pour s’en retourner à
Québec, lui et ses compagnons de route sont arrêtés le 12 novembre par le froid
et un « vent de nord […] violent ». Leur bateau est rapidement
paralysé par les glaces du lac Saint-François : « nous restâmes une
bonne heure dans cette situation, pendant laquelle neuf d’entre nous eurent les
pieds gelés ». Jugeant la glace devenue assez solide après de laps de
temps, le groupe rejoint la terre à deux arpents de leur emplacement, non sans
se méfier de la minceur de la glace à certains endroits. « Ce trajet eut
lieu vers minuit, nous traînâmes nos neuf gelés, sans autre secours à attendre
que de notre courage, nous n’en étions pas moins transis de froid en arrivant à
terre où nous ne fûmes pas plus tôt que nous coupâmes du bois pour faire un bon
feu qui nous réchauffa nous et nos gelés le reste de la nuit[xxxi]. »
Une fois le jour arrivé, le froid n’est plus le seul danger
qui guette : le groupe risque de manquer de nourriture avant son arrivée à
Québec, n’ayant apporté des vivres que pour la durée d’un trajet plus rapide
par la voie fluviale et non un voyage terrestre d’autant plus ralenti par la
présence « d’estropiés ». La décision est prise d’envoyer trois
hommes rejoindre un village abénaquis (sans doute le village de
Saint-François-du-Lac) pour chercher de l’aide. En moins de trois jours, un
parti revient avec des vivres et de quoi fabriquer
[…] des brancards pour porter nos blessés qui le furent tour à tour par les Français et les sauvages jusqu’à leur village où nous restâmes cinq jours, après lesquels les Abénaquis nous firent embarquer dans leurs canots et nous conduisirent par les rapides jusqu’à Montréal où nous arrivâmes le 24 du même mois; nos gelés furent aussitôt transportés à l’hôpital où on fut obligé de couper les pieds à cinq d’entre eux, deux moururent à la suite de l’opération.[xxxii]
Bien entendu,
les mésaventures de la sorte existent à l’inverse aussi, où la glace fondante
menace les voyageurs sur sa surface[xxxiii].
La transition entre saisons est rapide, comme note Montcalm :
[…] on passe dans ce climat très vite de l’hiver à l’été; on n’y connaît pas le printemps. Les vents du nord peuvent nous donner quelques petits froids d’ici au 15 mai; les chaleurs de juillet, août, partie de septembre seront insupportables. Le thermomètre est souvent comme dans le royaume de Naple.[xxxiv]
Bref,
si le changement climatique augmente récemment les variations étrange de notre météo d’année en
année, il faut se dire que notre étonnement, quant à lui, ne date pas d’hier!
Bon
printemps!
[i] Colin Coates et Dagomar Degroot, « “Les bois engendrent les
frimas et les gelées” : comprendre le climat en Nouvelle-France », Revue
d’histoire de l’Amérique française, Vol. 68, No. 3‑4 (2015),, p. 198.
[iv] J.C.B. (Édité par l’abbé H.R. Casgrain), Voyage au Canada dans le nord de l’Amérique septentrionale fait depuis
l’an 1751 à 1761 par J.C.B., Québec, Imprimerie Léger Rousseau, 1887, p. 149.
[vi]
Au sujet d’un épisode particulièrement inquiétant, voir : Bougainville, Écrits sur le Canada, pp. 328-329.
[ix]
Il continue de se plaindre le 11 janvier 1757 : « Les chemins sont
presque impraticables, les voitures ne ferment point, c’est un supplice de
s’exposer à l’air. » Bougainville, Écrits sur le
Canada, p. 162.
[xi]
Par exemple, à l’hiver 1756, la garnison du fort Carillon est composée de 315
hommes. François-Gaston de Lévis (Édité
par Robert Léger), Le journal du Chevalier de Lévis, Montréal,
Éditions Michel Brûlé, 2008, p. 58.
[xiv] Varin à Contrecœur. À Montréal, le 3
octobre 1752, dans Fernand Grenier (dir.), Papiers Contrecœur et autres documents concernant le conflit
anglo-français sur l’Ohio de 1745 à 1756. Vol. 1, Québec, Presses de l’Université
Laval, 1952, p. 13 et Varin
à Contrecœur. À Québec, le 4 octobre 1752, dans Grenier (dir.), Papiers Contrecœur...,
p. 14. Il est intéressant de noter entre ces deux lettres que Varin écrit
être à Québec un jour après avoir écrit une lettre de Montréal. Il est à se
demander s’il s’agit d’un lapsus, ou d’une lettre écrite en chemin entre les
deux villes.
[xv] Varin à Contrecœur. À Québec, le 17
octobre 1752, dans Grenier (dir.), Papiers Contrecœur...,
pp. 15-16.
[xvi] Bougainville, Écrits sur le Canada, p. 164
et Louis-Joseph de Montcalm (Édité
par Robert Léger), Le journal du Marquis de Montcalm,
Montréal, Éditions Michel Brûlé, 2007, p. 142.
[xxiii]
Duquesne à Contrecœur. À Montréal,
le 7 mars 1753, dans Grenier (dir.), Papiers Contrecœur...,
p. 23.
[xxiv]
Il est triste de noter que J.C.B. est contraint d’abandonner son fidèle
compagnon, perdu en pourchassant la piste d’un chevreuil, alors que son convoi
reprend la route. Somme quoi, l’armée n’attend pour personne. J.C.B., Voyage au Canada…, p. 97.
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11 March 2019
03 March 2019
Update/Mise à jour: Help a Historian Finish His PhD!
English update: Please watch the video above.
Français:
J’ai des nouvelles incroyables! En
moins d’une semaine, ma campagne GoFundMe a pu amasser plus de 2500$! Mais la
nouvelle est plus excitante encore : derrière les coulisses de la
campagne, vous avez été nombreux à faire des dons directement à moi sans passer
par le site GoFundMe. De plus, je viens d’apprendre que mon université m’octroie
une bourse de 2000$. Bref, en moins d’une semaine, j’ai maintenant accès à
7370$! Ce montant me permettra de passer les six prochains mois à écrire ma
thèse en toute quiétude.
Je suis toujours sous le choc :
je ne m’attendais pas à une telle générosité de votre part. En moins d’une
semaine, nous avons atteint la moitié du montant visé par ma campagne! Je vous
remercie tous et toutes du fond du cœur pour vos contributions, et encore plus
pour vos encouragements. Chaque commentaire positif que vous m’avez laissé me
pousse à finir ma thèse, mais également à donner mon 110% sachant que vous avez
tous et toutes hâte de lire le résultat final!
Alors, il ne me reste plus qu’à vous
remercier encore une fois, et de vous rappeler que la campagne n’est pas
terminée! Il reste toujours un deuxième semestre à financer! Alors, partagez
mon GoFundMe, et encouragez vos proches à visiter mon blogue, mon site web, et
à me suivre sur Twitter pour rester au courant de mes activités. Au plaisir!
23 February 2019
GoFundMe: Help a Historian Finish His PhD! Aidez un historien à terminer son doctorat!
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The following is copied from my GoFundMe campaign.
Ce qui suit provient de ma campagne GoFundMe.
Ce qui suit provient de ma campagne GoFundMe.
Le texte en français suit celui en anglais.
Hi! My name is Joseph, and I’m a grad student! You might be wondering who I am and why am I asking for your help. Well, I’m originally from Northern Ontario from a small town by the name of Chapleau. But now, I am currently living in Québec City, studying at Laval University to pursue a career as a professional historian.
You can learn more about my research in this three-minute video: https://www.youtube.com/watch?v=IXr5L0wfYE8
Recently, I’ve had a string of bad luck. Two years ago, my wonderful mother Maria developed brain cancer. When she became sick, I travelled many, many times between provinces to help care for her. I’m sad to say that after nearly a year and a half of battling cancer, my mother did not survive and passed away not long ago.
However, as I’m currently I’m finishing my thesis on what little I have left of my savings, I realize the time and money I’ve spent on travelling back and forth between school and home to care for my mother might prevent me from finishing my work on time this year. Though obtaining a doctoral degree takes 6 to 7 years on average to finish, I no longer have access to student loans.
I’m on my last year of my PhD program as I am currently editing my thesis. But this step takes time, as I am also finishing the final touches in research as well. I estimate I need two more semesters (summer and fall) to finish editing, to submit, and finally, to defend my work. Once all this is finished, I can finally earn my degree and start looking for an academic job.
Ever since I’ve left my hometown for my education, I’ve been active everywhere I’ve been, sharing my love of history both in Canada and the U.S. I enjoy interacting with people and helping them learn more about history, in both French and English. My goal in life is not only to become a university professor, but also to be a public educator at large.
And being so close to my goal, I’ve decided to swallow my pride and ask for help: your help. And like we say in French, “qui ne fait rien, n’a rien”: Who doesn’t try anything, doesn’t get anything. Hopefully, thanks to your generosity, I will able to complete my degree this year. My goal amount covers my expenses for two semesters, which includes my living expenses, school fees, and an amount to help me travel for job interviews across the country.
So if you believe in education, if you love history, and want to help a student out, please donate as much or as little as you want, every bit helps me have a little more time to write. Please join my GoFundMe and help me become an educator and make a difference!
You can learn more about my work and public outreach over at my blog Curious New France at: http://curieusenouvellefrance.blogspot.com/ You can also follow me on Twitter at @josgagne
En français:
Bonjour! Je m’appelle Joseph et je suis un étudiant. Sans doute, vous vous demandez qui je suis et pourquoi je vous demande pour de l’aide. Eh bien, je suis originaire du nord de l’Ontario, d’un petit village du nom de Chapleau. Toutefois, j’habite maintenant à Québec, où j’étudie à l’Université Laval pour devenir un historien professionnel.
Récemment, j’ai eu une série de malchances. Il y a deux ans, ma mère a développé un cancer du cerveau. Lorsqu’elle est tombée malade, j’ai voyagé à de nombreuses reprises entre deux provinces pour m’occuper d’elle. Ça me peine de dire qu’elle n’a pas survécu et qu’elle nous a quitté il y a peu de temps.
Cependant, alors que je suis présentement en train de finir l’écriture de ma thèse à l’aide de mes quelques épargnes restantes, je réalise que le temps et l’argent que j’ai dépensés à voyager constamment entre la maison et l’école pour m’occuper de ma mère vont probablement m’empêcher de compléter mes études cette année. Et alors qu’un doctorat s’obtient en moyenne après 6 ou 7 ans d’études, je ne suis plus admissible pour les prêts étudiants.
Je suis en train de terminer ma dernière année de mon programme de doctorat puisque je suis en train d’éditer le brouillon de ma thèse. Toutefois, cette étape prend du temps alors que je termine quelques retouches dans ma recherche aussi. J’estime que j’ai besoin deux autres semestres (l’été et l’automne) pour compléter l’édition de ma thèse, le soumettre, et enfin, défendre mon travail. Une fois que tout sera complété, j’obtiendrai enfin mon diplôme et je pourrai me mettre à chercher un poste académique.
Depuis que j’ai quitté mon village natal pour poursuivre mes études, j’ai toujours été actif partout où je me suis retrouvé, partageant mon amour pour l’histoire tant au Canada qu’aux États-Unis. J’adore interagir avec le grand public et vulgariser l’histoire, tant en français qu’en anglais. Mon but dans la vie est non seulement de devenir professeur, mais également un historien vulgarisateur.
Étant si proche de mon but, j’ai décidé de faire appel à de l’aide : votre aide. Comme ils disent, qui ne fait rien n’a rien. Alors, grâce à votre générosité, j’espère finir ma thèse cette année et obtenir mon diplôme bientôt. Le montant indiqué dans mon « goal » représente mes dépenses sur deux semestres, soit mes frais de subsistances, mes frais de scolarité et un petit fond pour mes frais de déplacement pour des entrevues d’emplois.
Alors si vous avez de l’estime pour l’éducation, vous adorez l’histoire, ou voulez simplement aider un étudiant dans le besoin, svp, faites un don. Peu importe le montant : la moindre contribution m’aidera à étirer le temps qui m'est disponible pour éditer. Joignez-vous à mon GoFundMe et aidez-moi à devenir un éducateur qui contribuera au monde!
Vous pouvez vous renseigner sur mes activités sur mon blogue Curieuse Nouvelle-France à cette adresse : http://curieusenouvellefrance.blogspot.com/ et vous pouvez me suivre sur Twitter à @josgagne
Hi! My name is Joseph, and I’m a grad student! You might be wondering who I am and why am I asking for your help. Well, I’m originally from Northern Ontario from a small town by the name of Chapleau. But now, I am currently living in Québec City, studying at Laval University to pursue a career as a professional historian.
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Recently, I’ve had a string of bad luck. Two years ago, my wonderful mother Maria developed brain cancer. When she became sick, I travelled many, many times between provinces to help care for her. I’m sad to say that after nearly a year and a half of battling cancer, my mother did not survive and passed away not long ago.
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I’m on my last year of my PhD program as I am currently editing my thesis. But this step takes time, as I am also finishing the final touches in research as well. I estimate I need two more semesters (summer and fall) to finish editing, to submit, and finally, to defend my work. Once all this is finished, I can finally earn my degree and start looking for an academic job.
Ever since I’ve left my hometown for my education, I’ve been active everywhere I’ve been, sharing my love of history both in Canada and the U.S. I enjoy interacting with people and helping them learn more about history, in both French and English. My goal in life is not only to become a university professor, but also to be a public educator at large.
And being so close to my goal, I’ve decided to swallow my pride and ask for help: your help. And like we say in French, “qui ne fait rien, n’a rien”: Who doesn’t try anything, doesn’t get anything. Hopefully, thanks to your generosity, I will able to complete my degree this year. My goal amount covers my expenses for two semesters, which includes my living expenses, school fees, and an amount to help me travel for job interviews across the country.
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En français:
Bonjour! Je m’appelle Joseph et je suis un étudiant. Sans doute, vous vous demandez qui je suis et pourquoi je vous demande pour de l’aide. Eh bien, je suis originaire du nord de l’Ontario, d’un petit village du nom de Chapleau. Toutefois, j’habite maintenant à Québec, où j’étudie à l’Université Laval pour devenir un historien professionnel.
Récemment, j’ai eu une série de malchances. Il y a deux ans, ma mère a développé un cancer du cerveau. Lorsqu’elle est tombée malade, j’ai voyagé à de nombreuses reprises entre deux provinces pour m’occuper d’elle. Ça me peine de dire qu’elle n’a pas survécu et qu’elle nous a quitté il y a peu de temps.
Cependant, alors que je suis présentement en train de finir l’écriture de ma thèse à l’aide de mes quelques épargnes restantes, je réalise que le temps et l’argent que j’ai dépensés à voyager constamment entre la maison et l’école pour m’occuper de ma mère vont probablement m’empêcher de compléter mes études cette année. Et alors qu’un doctorat s’obtient en moyenne après 6 ou 7 ans d’études, je ne suis plus admissible pour les prêts étudiants.
Je suis en train de terminer ma dernière année de mon programme de doctorat puisque je suis en train d’éditer le brouillon de ma thèse. Toutefois, cette étape prend du temps alors que je termine quelques retouches dans ma recherche aussi. J’estime que j’ai besoin deux autres semestres (l’été et l’automne) pour compléter l’édition de ma thèse, le soumettre, et enfin, défendre mon travail. Une fois que tout sera complété, j’obtiendrai enfin mon diplôme et je pourrai me mettre à chercher un poste académique.
Depuis que j’ai quitté mon village natal pour poursuivre mes études, j’ai toujours été actif partout où je me suis retrouvé, partageant mon amour pour l’histoire tant au Canada qu’aux États-Unis. J’adore interagir avec le grand public et vulgariser l’histoire, tant en français qu’en anglais. Mon but dans la vie est non seulement de devenir professeur, mais également un historien vulgarisateur.
Étant si proche de mon but, j’ai décidé de faire appel à de l’aide : votre aide. Comme ils disent, qui ne fait rien n’a rien. Alors, grâce à votre générosité, j’espère finir ma thèse cette année et obtenir mon diplôme bientôt. Le montant indiqué dans mon « goal » représente mes dépenses sur deux semestres, soit mes frais de subsistances, mes frais de scolarité et un petit fond pour mes frais de déplacement pour des entrevues d’emplois.
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21 February 2019
Capture et évasion d'un prisonnier canadien
Une des principales sources d'informations servant au renseignement militaire pendant la guerre de Sept Ans s'agit des prisonniers qui s'échappent du camp de l'adversaire. Voici une déposition d'un Canadien racontant son histoire alors qu'il s'était fait capturé et rapporté en Caroline du Sud.
Source: ANOM,
Colonies, C11A 125, F°538-540v. Déposition et rapport fait
par un Canadien (François Mercier). À La Nouvelle-Orléans, le 1er
décembre 1755.
Deposition Et raport fait par un Canadien de nation party de
La Caroline Le 20. Aoust dernier Et arrivé a La Nouvelle Orléans le premier X.bre
1755
Ledit Canadien depose Et raporte qu’etant aux Illinois Et
Voulant passer En Canada, il s’embarqua le 6 Avril 1754 sur la voiture du nommé
Boisserau armée de neufs Engagés, Et Commandée par M. Rousselet lieutenant dans
les troupes de la Garnison des Illinois, lequel alloit au fort S.t
Ange. Que le 7. dudit mois, second jour de leur marche, Etant arrivés au grand
Detour, ils apperçûrent sur le Bord du misissipy, un Canot renversé qu’ils
accostèrent pour le deffaire. Qu’arrivés a l’endroit ou il Etoit ledit Canadien
fut mis a terre, avec un des Engagés pour monter sur L’[eau/ceov/****] Et faire
bonne Garde, tandis qu’on Briseroit ledit Canot. Lui ayant apperçû sur ledit [Ecor/*cor/****]
quelque piste d’ennemis, il En fit aussy tôt le Raport a M. Rousselet, Qu’alors
cet officier bien loin de profiter de l’avis qu’il luy donnoit de pousser au
Large, le Badina sur sa frayeur, Et s’avanca avec quattre des Engagés pour
reconnoitre les dites Pistes; Et que le dit Canadien Voulant luy prouver qu’il
ne manquoit pas de Courage, le Suivit avec deux autres Que M. Rousselet plein
de Bravoure Et qui marchoit a leur tête pour reconnoistre par luy même les
dites Pistes n’eut pas fait trois cent, qu’il tomba dans une embuscade, [d’où]
les Ennemis firent feu sur luy, Et sur Eux. Que cet Officier, ayant reçû un
Coup de fusil a la cuisse tomba sur la place, ainsi que deux des dits Engagés,
qui furent aussy blessés; que le dit Canadien Et deux autres des dits Engagés
furent Envelopés Et pris, par les Sauvages, qui après les avoir Garrottés furent
voir si le Chef françois (qui Etoit M. Rousselet) Etoit mort comme ils le Croyoient;
Que l’ayant trouvé vivant, ils l’avoient tué à coup de Cassetête, après luy
avoir Enlevé la Chevelure; Que quand aux deux autres Blessés, ils leur avoient
fait grace.
Ledit Canadien raporte de plus, que les deux autres Engagés
qui les avoient suivis dans Cette decouverte avoit Eu le temps de fuir, Et de
regagner la voiture du S. Boissereau qui Avoit sans doutte poussé au Large.
Ce party de Sauvages n’etoit composé que de Cherakis qui après
ce coup Conduisirent dans leur nation le dit Canadien avec ses deux autres
Camarades, ou ils ont resté Et travaillé En qualité Et Comme des Esclaves,
pendant Environ trois mois; au bout duquel temps les Cherakis les vendirent aux
Anglois qui les Amenerent a la Caroline; ou le Gouverneur nommé M. Jacques
Glaine [James Glen] les a fait Garder dans la ville Comme prisonniers. Ledit
Canadien ayant trouvé le moyen de sortir de la ville en 1755. En partit le mois
D’Aoust de laditte Année pour se rendre a travers les Bois, au Poste françois
des Alibamons ou il parvint Sans accidents au Commencement d’otobre [sic].
Ledit Canadien Raporte, qu’avant son depart de la Caroline,
on y Avoit apris que le General Bradok Etoit arrivé le 15. mars 1755. de
Londres a la Virginie avec 4000. hommes de troupes de transport; Et que le 10.
avril suivant il y Etoit Encore arrivé un renfort de 3000. [hommes]. ce qui
faisoit 7000. hommes de troupes reglées. il ajoutte que le même General ne fut
pas plûtôt arrivé a la Virginie, qu’il rassembla Encore 7000. hommes, soit En
nouvelles recrües du païs, Soit En sauvages; Et qu’alors se trouvant a la tête
de 14000. hommes, il se mit En marche le 15. may pour se rendre à Ouescrik, qui
est le fort le plus avancé que les Anglois ayent du Cotte de la Belle Riviere ou
l’oyo; Que ledit General rendu a Ouescrik il y Etoit arrivé deux françois, qui
sous le pretexte de desertion En avoient Eté bien reçûs, Et bien traités; mais
que le lendemain ces mêmes françois, aprés avoir pris connoissance de toutes
les forces Angloises, avoient disparû : sur quoy le General Bradok, soubçonnant
que ce ne fussent deux Espions, Envoya des ordres a tous les différents petits
partis qu’il avoit Envoyé En avant et a la decouverte des françois, pour les
faire arretter. Ces deux Espions pretendûs furent En Effet arrettés le
Lendemain de leur depart de Ouescrik; mais L’un des deux trouva le moyen de s’echaper.
mais quand a l’autre, on luy fit le procés tout de suitte; Et suivant les
nouvelles, il a dû etre Executté le même jour, ou le jour D’aprés.
Ledit Canadien raporte Encore que Traverçant En fuyant, le
haut de la Georgie il avoit apris dans le Village Sabanaston par un françois
qui y est Etably, que le General Bradok qui avoit partagé son armée En deux
corps, En partant D’ouescrik, et qui avoit marché a la tête du premier, composé
de 2500. hommes de troupes reglées, Et de 500. sauvages avoit Eté attaqué dans
sa Routte par les Canadiens, et sauvages, qui l’avoient Entierement Battu, Et
déffait; que Toute son avant-garde avoit Eté taillée En pièces; que luy même
avoit pery, ou avoit Eté pris dans l’action, Et que les françois S’étoient
Emparés, et avoient pillé tout leur Bagage, et toute leur Artillerie. Il
raporte de plus; que Cette nouvelle avoit mis La Consternation dans toute la
Virginie.
Ledit Canadien raporte Encore qu’il a apris En passant a
Sabanaston qu’il Etoit arrivé un nouveau Gouverneur a la Georgie Et qu’a son
Arrivée, il avoit Envoyé des Emissaires dans toutes les nations sauvages même
jusques aux Talapouches, Kaouita, Abekas, Et Alibamons, pour les Engager a
prendre les armes Contre les françois; Et que pour reüssir plus Efficassement a
les mettre dans le party des Anglois, il leur avoient Envoyé Et promis des
presents Considerables; Enfin ledit Canadien raporte que Ce Gouverneur Ainsi
que les Anglois mettent tout en usage pour seduire les hommes Rouges et les
faire declarer contre les françois.
Il ajoutte Enfin, que ce nouveau Gouverneur Etoit en Marché
a la tête de 200. hommes pour aller tenir une assemblée Chez les Cherakis nation
Belliqueuse, Et en Etat de fournir plus de 4000. Guerriers, pour les Engager a
prendre Les armes Contre les françois, Et obtenir D’Eux l’agrement, et le
secours necessaires pour Battir un fort sur la Riviere des dits Cherakis; par
laquelle ils ont Communication avec le Misissipy. Que ce Gouverneur leur a fait
a Cette occasion de grands presents; par lesquels il n’a neanmoins obtenû
Encore que la permission d’en Battir un petit a porté de la ditte Riviere Et
pour 30. hommes. Ledit Canadien raporte Encore qu’il arrive tous les jours de
grandes discutions parmi les habitans de La Virginie, Et de la Caroline que l’on
fait marcher en guerre par force, Ainsi qu’a l’occasion des differentes Religions,
qu’il y Exerçent.
Ledit Canadien declare Et professe que la presente
declaration renferme toute vérité.
A La Nouvelle Orléans le 1.er X.bre‑1755
Ainsy signé. françois merçier
18 February 2019
L'espion Quinton Kennedy
Ceux qui ne sont pas historiens ne réalisent pas toujours le travaille qui se cache derrière les écrits des professionnels. Parfois, un seul paragraphe est le fruit de plusieurs jours de recherche. Récemment, alors que je tentais de démêler les événements liés à la capture de l'espion Quinton Kennedy en 1759, j'ai compilé toutes les sources à ma disposition en ordre chronologique afin d'en distiller l'essentiel. Plutôt que de supprimer mon travail de compilation ou de le mettre de côté et oublié, je vous le partage afin de vous laisser vous amuser à votre tour à suivre cette histoire selon les témoins contemporains.
(En passant, ces textes ne sont pas nécessairement au propre puisqu'il s'agit souvent d'extraits copiés directement d'un fichier passé à l'OCR.).
3 août 1759
Camp of Pointe à la Chevelure
Copy of
translation of instructions from H. E. Jeffery Amherst, major general and
commander-in-chief, to Captain Quinton Kennedy, of the 17th regiment. He is to
go to the villages of the Eastern Indians. Will tell the chiefs that he is
marching upon Canada to bring it under the dominion of his king. That he offers
them his friendship on condition of their absolute neutrality ; that he does
not ask them for any assistance, having an army strong enough to subdue the
French, and themselves too, in case of necessity. If their answer is favorable,
he is to go to Quebec to inform Major General Wolfe of the fact,' after which
he is to return to him, Amherst. (With M. de Vaudreuil's letter of 5 Oct.,
1759.) Folio 328, 2 pages.
Richard, E. Supplement to Dr. Brymner’s Report on Canadian Archives by Mr. Edouard Richard 1899. Ottawa, S. E. Dawsom, 1901. p. 179 [ En ligne : http://dx.doi.org/10.14288/1.0308147 ] Consulté le 12 février 2019.
8 août 1759
Kennedy of
late Forber’s offered to go through the Country a much nearer way to the River
St. Lawrence […]
Extracts from Amhert’s letter to Pitt dated Camp of Crown point October 22d. 1759, dans Doughty et Parmelee (dir.), The siege of Quebec… Sixth Volume, p. 43.
As it is of
consequence that I should hear from Gen Wolfe as well as he should likewise
hear from me I concluded to send Capt Kennedy with Lt Hamilton, Capt Jacobs, and
four Indians to go through the settlements of the Eastern Indians with a
proposal from me & take their answer to Mr Wolfe whom I have directed to
treat them accordingly.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 153.
Joint à la Lettre de M. de Vaudreuil du 5 8bre
1759.
Aussitôt les présentes reçuës et ainsi que vous en avés déjà
reçu mes ordres, vous partirés pour vous rendre aux villages des Sauvages de
l’Est; et lorsque vous y serés arrivés vous demanderés à parler aux chefs à qui
vous dirés de ma part que je suis en marche avec mon armée pour me rendre en
Canada, dans le dessein de reduire ce pays sous l’obéissance de S.M. mais que
pour marquer les bonnes dispoisitions où je suis pour ces Sauvages et avant que
j’entre dans leurs habitations, je vous envoye vers eux pour leur offrir mon
amitié, aux conditions qu’ils demeureront neutres et qu’ils ne se joindront
point avec aucuns des ennemis de S.M. ni ne se meleront dans aucun acte
d’hostilité contre son armée ou contre aucun de ses sujets, dans lequel cas,
comme je ne suis pas venu avec les intentions de les déposséder ne de les
incommoder je protégerai et défendrai leurs personnes et leurs biens et je leur
en assurerai la paisible possession, que je ne demande ni leur secours ni leur
assistance dont je n’ai nul besoin, l’armée qui est sosu mes ordres étant plus
que suffisante et forte pour réduire non seuelement les français, mais les
Sauvages mêmes s’ils n’acceptoient pas mon amitié que je leur offre
actuellement; vous insisterés donc pour qu’ils vous donnent une réponce
immédiate, et je ne doute pas qu’il ne consultent leur interêt et qu’ils
n’acceptent avec joye et avec sincerité les propositions d’amitié que vous leur
ferés de ma part; lorsque vous aurés reçu leur réponce vous irés rejoindre le
Major Général Wolfe à Québec et vous lui dirés que je lui ordonne de regarder
ces Sauvages de l’Est comme nos amis et nos aliés et qu’il aye soin que les
engagnement que j’aurai pris avec eux soient ponctuellement exécutés après quoi
vous reviendrés auprès de moi sans délai me rendre compte de la négociation que
je vous confie.
Donné au Camp à la pointe à la Chevelure [Crown Point] le 8
aoust 1759
Signé Jeff. Amhesrt.
BAC, Archives des Colonies, MG 1, Série F3, Collection Moreau de Saint-Méry, Vol. 15, partie 2, F°486-488. C-10528. Copie de la traduction de l’Instruction de M. Kennedy cap.ne anglais. De Par […] Jeffery Amherst […], 8 août 1759, jointe à la lettre de M. de Vaudreuil du 5 octobre 1759. [ En ligne : http://heritage.canadiana.ca/view/oocihm.lac_mikan_100163 ] Consulté le 13 février 2019.
11 août 1759
At one o’clock
ten men of the Scouting Party of Rangers I had sent under the command of Ensign
Wilson to go half to the Right of the Lake & half to the Left to St. Johns,
returned with a note from Capt Kennedy that Wilson thought his Party too large
so sent these back & to inform me that he saw a Brigantine, a Schooner, and
a topsail sloop of the Enemys and about 12 boats that they put in from the
Vessels, as he supposed, on discovering his Party, that he got to the eastern
side below Corliers Rock from whence he saw the Vessels at Anchor & thinks
they have not seen his Party as sent no boats to the Island where he was when
he supposed himself discovered.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 154.
19 août 1759
Ensign
Wilson returned with his Party of Rangers from St. Johns. Said two of his men
who had been Prisoners at St. Johns had been within two miles of it, could not
get nearer to it as they heard a great yelling of Indians & were amongst them.
There is very little to be depended on all they say as they generally make out
a story to come back with, & they came back ignorant of everything this
time except that Capt Kennedy parted with them up Mischiscoy Bay, & as they
came back they saw three of the Enemys Vessels lying at the same Place as before.
Two of Gages light Infantry deserted last night.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, pp. 158-159.
25 août 1759
« Quatre sauvages Loups, servant de guides à trois
officiers anglais de l’armée du général Amherst, qui avaient assé par la baie
de Missiscoui, ont étésurpris par des Abénaquis et conduits u village de
Satin-François. Le P. Riverain, jésuite, a envoyé chercher du monde aux
Trois-Rivières, qui a conduit le tout à bord de M. Canon, qui les a mis aux
fers, procédé for tsimple puisque les officiers étaient déguisés et porteurs de
lettres. Elles sont toutes d’officiers particuliers qui se félicitent du succès
de leurs armes. Les fidèles Abénaquis ont résisté aux offres d’argent et de
colliers. Ces officiers étaient chargés de traiter avec les sauvages, et leur
instruction enjoignait à M. Wolfe de ratifier ce qui aurait été arrêté, ainsi
que les arrangements qui lui seraient proposés verbalement. Les letres
interceptées sont datées du 8 de ce mois. Il faut en conclure que ce chemin est
fort difficile. M. Le marquis de Montcalm n’en a pas moins averti M. de
Bourlamaque, afin qu’il prît et renouvelât des précautions. Les Abénaquis
seront récompensés. Aucune des lettres ne parle des rapides, ce qui fait bien
augurer pour cette partie. »
Montcalm, Le journal du Marquis de Montcalm, p. 487.
25 août 1759
3 sauvages loups et
2 officiers anglois venant aporter des lettres du général Amerst au général Hwolf ont été pris par des sauvages abénakis,
qui les ont amenés à bord de l’Atalente commandée par M. Vauquelin qui est
audessus de Richelieu. Ces lettres ont été envoyées à M. de Vaudreuil; on dit
que ce général écry à celui d’icy qu’il ne voit pas d’aparence qu’il puisse
forcer l’Isle aux Noix et que par conséquent il ne devoit point compter sur la
jonction des deux armées.
Anonyme, Journal du siège de Québec…, pp. 121-122.
26 août 1759
« Les ennemis construisent une barque de dix-huit
canons et deux bateaux plats de quatre pièces de 24 sur le lac Champlain. Leurs
préparatifs faits, ils agiront. C’est le rapport de trois déserteurs qui
arrivaient à M. de Bourlamaque et qui lui apprenaient en même temps que le
capitaine Kennedy était parti sous une escorte de Loups pour apporter des
nouvelles du général Amherst à M. Wolfe. C’est le même qui a été pris par les
Abénaquis du village de Saint-François. »
Montcalm, Le journal du Marquis de Montcalm, p. 488.
Nos Abénaquis ont donné une grande preuve de leur fidélité
ils ont arrêté sept Loups qui guidoient et escortoient deux officiers anglois
détachés par le général Amherst. Ils sont tous actuellement aux fers à bord de
la frégate du sieur Canon. Suivant les instructions de ces officiers, ils
devoient haranguer et porter les Abénaquis à la neutralité du reste ils
devoient pénétrer jusqu’au général Wolfe et revenir sur leurs pas pour
rejoindre le général Amherst. Il paroît que cette instruction n.étoit qu.un honnête
prétexte car, à la vue de nos Abénaquis qu.ils ont rencontrés dans les bois,
ils ont fui. Il n.est point d.instance qu.ils n.aient faite et de somme
d.argent qu.ils ne leur aient offerte, pour les engager à les mettre en lieu de
joindre le général Wolfe mais ils ont été incorruptibles. Vous jugez bien,
Monsieur, que je leur donnerai beaucoup au delà de la somme qu.ils ont refusée.
Parmi les papiers qui ont été trouvés sur ces officiers, il n.y a pas une seule
lettre du général Amherst. Il y en a plusieurs écrites par des officiers, dont
une rapporte fort exactement l.affaire de Niagara, l.évacuation de Carillon et
de Saint-Fréderic. L.officier qui l.écrit paroît très éclairé; il dit qu.il
n.est pas bien décidé si le général Amherst avancera pour nous attaquer au fort
Saint-Jean, ce qui donne tout lieu de présumer qu.il ignore le poste que nous
occupons àl.Ile-aux-Noix. Il ajoute que ces mouvements dépendent des succès que
le général Wolfe aura. Il faut espérer qu.ils ne l.induiront qu.à faire sa
retraite. Cependant mon frère m.écrit que trois déserteurs, arrivés à M. de
Bourlamaque, lui ont rapporté que les Anglois construisoient à Saint-Frédéric
une barque de quatorze à quinze canons et deux bâtiments plats qui porteront
chacun quatre canons de 24, et d.après cela on conclut qu.il ne tardera pas
d.être attaqué. Vous aurez été à même de questionner ces déserteurs. Aucune des
lettres dont ces deux officiers étoient porteurs ne parle en aucune façon des
Rapides. Il seroit bien à souhaiter que les Anglois n.eussent point de vues de
ce côté-là en tout cas, je n.ai aucune inquiétude, me reposant entièrement sur
les arrangements que vous aurez pris.
Vaudreuil à Lévis. Au quatrier général, le 26 août 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres du marquis de Vaudreuil…, pp. 89-90.
Vous devez savoir à présent que les Abénaquis de Saint-François
nous ont mené sept Loups et deux officiers anglois qui vouloient percer à l’armée
de Wolfe. Vous pensez bien que les instructions secrètes de M. Amherst n’ont
été données que verbalement à ces officiers aussi, ne leur a-t-on pris qu’une
instruction de M. Amherst pour engager les Abénaquis d’être tranquilles qu’il
seroit leur protecteur dans ce pays-ci, et autres verbiages. On n’a donc trouvé
que deux boîtes de fer-blanc, où il y avoit des lettres de plusieurs officiers
de l’armée de M. Amherst à des colonels et autres officiers de celle de M.
Wolfe. Il paroît par ces lettres que l’armée de M. Amherst pense que nous
sommes retirés à Saint-Jean, où vrai- semblablement, disent-ils, nous les
attendrons; qu’on ignore encore si cette armée poursuivra que cela dépendra du
succès de M. Wolfe. D’autres lettres disent qu’on croit M. Wolfe paisible possesseur
de Québec, et que les officiers des deux armées boiront de bon vin françois
ensemble à Montréal sous peu de temps. Mais il paroît par les lettres qu’on
ignoroit le 8 de ce mois à l’armée d’Amherst notre position à l’Ile-aux- Noix
il n’en est fait’nulle mention, non plus que des Rapides, comme si cette route
n’existoit pas. Ils parlent néanmoins beaucoup de Niagara, dont ils font le
détail comme d’une grande victoire, ayant totalement défait quinze cents hommes
qui venoient pour secourir la place.
Bigot à Lévis. Le 26 août 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres de l'intendant Bigot…, pp. 49-50.
Sans date, août 1759
« Votre Excellence en jugera en apprenant ma surprise
d’avoir trouvé deux émissaires en la personne du capitaine Kennedy et du
lieutenant Hamiltôn. Votre Excellence ne peut disconvenir que, suivant les lois
de la guerre, les circonstances de la mission de ces deux officiers les
mettoient dans le cas de n’être pas considérés comme tels par nous. Mais que
Votre Excellence se rassure sur la générosité inséparable de nos nations. Ils
seront gardés avec l’exactitude qu’exige de s’être chargés de pareille
commission mais ils seront renvoyés lors de l’échange avec tous les autres
prisonniers. »
Amherst à Vaudreuil. Août 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres et pièces militaires …, pp. 255-256.
31 août 1759
A French
regular deserted, this morning, across the rivulet of Montmorencie; he confirms
the intelligence we received before, respecting the great success of he army,
under the Commander in chief, and of the corps under the late Brigadier
Prideaux; he adds that two Officers, and four Mohawk Indians, who were coming
express from General Amherst to this army, were taken by the enemy near Les
Trois Rivières. [Note: Tow of these Mohawks were roasted to death by the French
at Trois Rivieres, in presence of the other two, who were scalped alive,
carried to Montreal, and hanged in chains; the Officers, I have been informed,
were put in irons, and otherwise very rigorously treated.
Knox, An Historical Journal… Vol. 2, pp. 36-37.
Les Abénaquis de Saint-François ont arrêté le 24 de ce mois
deux officiers anglois et sept Loups, qui leur ont présenté des paroles de la
part du général Amherst pour rester sur leurs nattes. Mais le principal objet
de la mission de ces officiers étoit de porter des lettres de M. Amherst au général
Wolfe. On n’a pas pu avoir ces lettres les officiers ainsi que les sauvages, à
ce que l’on dit, se voyant arrêtés, ont mangé leurs lettres.
M. de Rigaud à Lévis. À Montréal, le 31 août 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres des divers particuliers…, p. 46.
10 septembre 1759
I rowed
round the bay on the west of the Fort and to the ends of the Roads that are
terminated by the bay. At my return I found a Flag of Truce was come from Mons
Burlemaque by a Capt of La Reine whom Capt Osborne who was out with the Guard
boat had stoped 9 miles off & sent me the Letters. One from Mons Montcalm
of no date, acquainting me that Capt Kennedy and Hamilton were Prisoners &
talking of the Exchange of Prisoners, an Excuse to send to see what we are about
and to send several Letters to their officers who are Prisoners; a Letter from
Bougainville to Capt Abercromby dated the 30th August at Quebec so that the
Town was not taken then.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 167.
10 septembre 1759
« A l’égard du capitaine Kennedy et du lieutenant Hamilton,
je m’attends bien que Votre Excellence me les renverra, puisqu’elle ne peut les
regarder que comme prisonniers de guerre. »
Amherst à Montcalm. Du camp de Crown-Point, le 10 septembre 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres et pièces militaires …, p. 258.
10 septembre 1759
The Captain
of the Guard boats sent me some letters, he had stopped Captain d’Isserat of
the Regt. de la Reine nine miles off who was very unwilling to part with his
despatches without delivering them to himself at Crown Point, contained a
letter from Mons. de Montcalm not dated, acquainting me Capt. Kenney ? Lt.
Hamilton were prisonners, I answered the letters & sent an Aid de Camp to
sift out in what manner Capt. Kenney was taken whether in going to M. General
Wolfe or in returning.
Extracts from Amhert’s letter to Pitt dated Camp of Crown point October 22d. 1759, dans Doughty et Parmelee (dir.), The siege of Quebec… Sixth Volume, p. 44
11 Septembre 1759
Captain
Kennedy was unluckily taken by some of St. Francis Indians ho were out a
hunting, as he was going to M. General Wolfe.
Extracts from Amhert’s letter to Pitt dated Camp of Crown point October 22d. 1759, dans Doughty et Parmelee (dir.), The siege of Quebec… Sixth Volume, p. 44
11 septembre 1759
Twas
morning before Capt Abercromby got back. Capt Disserat of the Regt de la Reine
who came with the Flag of Truce said Kennedy was taken by some of the St
Francois Indians who were hunting.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 167.
12 septembre 1759
« As Capt Kennedy’s Journey was now over I
ordered a detachment of 220 chosen men under the command of Major Rogers to go
& destroy the St Francois Indian Settlements and the French settlements on
the South side of the River St Lawrence, not letting any one but Major Rogers
know what about or where he was going. »
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 168.
29 septembre 1759
Journal de Lévis, 29 septembre 1759 [Kennedy] :
On apprit qu’on
avait arrêté à la Présentation un officier anglais avec son détachement; qu’il
était parti le 26 de la rivière aux Sables et qu’il comptait aller à Chouagen;
il était porteur de lettres du général Amherst au général Gage, qui lui mandait
qu’il allait faire un mouvement, qu’il eut à en faire autant; qu’il avait un
brigantin de prêt sur le lac Champlain.
Lévis, Le journal du Chevalier de Lévis, p. 166.
6 octobre 1759
« On m’a dit que le capitaine Kennedy et le lieutenant Hamilton,
officiers de l’armée du général Amherst, sont maintenant prisonniers à
Batiscan, et qu’ils avoient souffert à cause de la manière dont ils avoient été
pris. Lorsque ces officiers ont été pris, ils cherchoient, suivant ce qu’on m’a
informé, à venir à notre camp et à éviter les vôtres. Ainsi, Monsieur, je ne
conçois pas comment on a pu les regarder comme espions. En considération de ces
deux prisonniers qui ont beaucoup souffert, je vous offrirai, Monsieur, de les échanger
contre deux officiers du même grade autrement, je désire que Votre Excellence
me renvoie sur le champ MM. de Figuiery et de Braux, auxquels j’ai donné
permission d’aller à Montréal, pour y vaquer à leurs affaires. »
Monckton à Lévis. À Québec, le 6 octobre 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres et pièces militaires …, p. 263
13 octobre 1759
« Le capitaine Kennedy et le lieutenant Hamilton
avoient été pris par les Abénaquis, desquels je les ai rachetés. Ils avoient
encouru les risques d’être traités différemment que les prisonniers, étant venus
en parti bleu [Dictionnaire de 1762 : Un parti de gens qui s’attroupent sans ordre pour piller de côté
& d’autre. On pend les partis bleus
quand on les attrape.], sans mission ni caractère d’autorité légitime. Ils
pourroient être sujets aux plus grandes rigueurs. Ils furent d’abord mis aux
fers mais ayant, peu après, été informé de leur naissance et de leur grade, je
les ai fait élargir et les ai traités depuis en officiers. Je les renverrai à
M. Amherst, qui les a réclamés. Je donne ordre à MM. de Figuiery et de Braux de
se rendre incessamment à Québec. »
Vaudreuil à Monckton. À Montréal, le 13 octobre 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres et pièces militaires …, pp. 266-267.
20 octobre 1759
« Le
renvoi de ces envoyés me paroît comme un prélude nécessaire. L’affaire va au
coeur, et ce que j’ai appris, c’est qu’un des deux, M. Kennedy, est parent de
M. Murray et fort proche. J’ai eu l’honneur de vous marquer l’espèce de
nécessité à les envoyer ici, à moins d’un inconvénient très grand et que je ne
pense pas. »
Bernier à Lévis. À l’Hôpital Général de Québec, le 20 octobre 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres des divers particuliers…, pp. 19-20
15 novembre 1759
In the
night past Major Grant arrived. Had left all the English Prisoners on this side
the Otter River to come on in the morning. I ordered the officer of the Guard
boats to let them pass & send them by the Eastern Shore, and I sent Capt
Abercromby, my Aid de Camp, & the Company of light Infantry of the Royal to
stop the Escort 4 or 5 miles off & send the Prisoners in. The Escort was 2
Lieuts & 40 Canadians our Prisoners, M Grant, Capts Kennedy McKenzie &
Pringle, Lt Hamilton, Meredith & Roche, Ensign Downing, Jenkins & Mackay,
Major Lewis of the Virginians & Ensign Hollar of the Pennsylvanians, Capt
Tute, Lts Hone, Dickson & Fletcher of the Rangers, Mr Beach, a Master of a
Merchantman, and two midshipmen, Mr Cummings of the Alcide & Mr Windsor of
the Squirrel.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 191.
29 août 1760
At night
Capt Jacobs who was taken with Capt Kennedy came to me. He arrived with Indians
from the French & brought me a Letter from a Priest to offer Peace on the
Indian side. I meant to get away, but I must first see the Vessels safe or
nothing will be done & I shall have nothing to send for provisions.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 241.
5 février 1762
Two
Caghnawaga Chiefs are come from their Castle with a Message from them & the
Algonkins & Abenaquis requesting to have a meeting at Albany with me &
the Stockbridge or New England Indians, in order to make up an affair
concerning a Murther [Murder] committed by them on a River Indian who
accompanied Capt. Kenney about 2 years ago to ye village of St.
Francis, and which (when I was in Canada) I insisted on their making
Satisfaction for.
William Johnson à Amherst. Au fort Johnson, le 6 février 1762, dans Johnson, The Papers of…, Volume 3, p. 623.
Sources
- Archives nationales, Outre-Mer, Colonies (Aix-en-Provence) :
- Série F3 : Collection Moreau de Saint Méry (dont des copies consultées sur http://heritage.canadiana.ca/)
- Amherst, Jeffery (Édité par J. Clarence Webster). The Journal of Jeffery Amherst Recording the Military Career of General Amherst in America from 1758 to 1763. Toronto, Ryerson Press, 1931. 341 p. Coll. « The Canadian Historical Studies ».
- Anonyme (Édité par Bernard Andrès, Patricia Willemin-Andrès et Aegidius Fauteux). Journal du siège de Québec du 10 mai au 18 septembre 1759. Québec, Presses de l’Université Laval, 2009. 246 p. Coll. « L’archive littéraire au Québec ».
- Casgrain, H. R. (dir.). Lettres de l'intendant Bigot au chevalier de Lévis. Québec, L.-J. Demers & Frères, 1895. 110 p. Coll. « Manuscrits du maréchal de Lévis ».
- Casgrain, H. R. (dir.). Lettres des divers particuliers au Chevalier de Lévis. Québec, L.-J. Demers & Frères, 1895. 248 p. Coll. « Manuscrits du maréchal de Lévis ».
- Casgrain, H. R. (dir.). Lettres du marquis de Vaudreuil au Chevalier de Lévis. Québec, L.-J. Demers & Frères, 1895. 215 p. Coll. « Manuscrits du maréchal de Lévis ».
- Casgrain, H. R. (dir.). Lettres et pièces militaires, instructions, ordres, mémoires, plans de campagne et de défense, 1759-1760. Québec, L.-J. Demers & Frères, 1891. 367 p. Coll. « Manuscrits du maréchal de Lévis ».
- Doughty, A. et G. W. Parmelee (dir.). The siege of Quebec and the Battle of the Plains of Abraham. Sixth Volume. Québec, Dussault & Proulx, 1901. 346 p. [ En ligne : https://archive.org/details/siegequebecandb09parmgoog ] Consulté le 12 février 2019.
- Johnson, William (Édité par l’abbé James Sullivan). The Papers of Sir William Johnson. Volume 3. Albany, University of New York, 1921. 458 p. [ En ligne : https://archive.org/stream/paperssirwillia00unkngoog ] Consulté le 12 février 2019.
- Knox, John. An Historical Journal of the Campaigns in North-America, for the Years 1757, 1758, 1759, and 1760 [Etc.]. Vol. 2. Londres, W. Johnston, 1769. 465 p. [ En ligne : https://archive.org/details/historicaljourna02knox/page/n9 ] Consulté le 8 janvier 2019.
- Lévis, François-Gaston de (Édité par Robert Léger). Le journal du Chevalier de Lévis. Montréal, Éditions Michel Brûlé, 2008. 253 p.
- Montcalm, Louis-Joseph de (Édité par Robert Léger). Le journal du Marquis de Montcalm. Montréal, Éditions Michel Brûlé, 2007. 512 p.
- Richard, E. Supplement to Dr. Brymner’s Report on Canadian Archives by Mr. Edouard Richard 1899. Ottawa, S. E. Dawsom, 1901. p. 179 [ En ligne : http://dx.doi.org/10.14288/1.0308147 ] Consulté le 12 février 2019.
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