29 August 2014

Almost done...

Well, I'm almost done with my masters. I've had the unfortunate annoyance of being asked to modify my formatting to match the new template. It's frustrating work considering I had followed the original template that was imposed on my class a few years back. Oh well. This calls for a good cup of pumpkin chai in my favourite cup. What about you guys? What's your favourite cup to drink from in moments like this?

23 August 2014

1776 Meets... 300?

Ok, so this isn't exactly New France related, but when it comes to colonial wars, this spoof of 300 is brilliant and hilarious. I just have to share it. (ps: goes pretty well along with this post.)

Nouveau livre sur le Pays d’en Haut et le Pays des Illinois


French and Indians in the Heart of North America, 1630-1815
Robert Englebert & Guillaume Teasdale (dir.)

University of Manitoba Press
2013
219 p.
Disponible sur Amazon.ca ou à la UMP.
Le problème avec la recherche sur un sujet comme la Nouvelle-France, étendu sur une aussi large géographie, est qu’on perd parfois de vu les publications d’ailleurs. Après tout, il n’y a pas qu’au Québec qu’on s’intéresse à cette ancienne colonie française, mais au Canada anglais et aux États-Unis aussi. C’est pourquoi je prends la peine de souligner cette récente publication. Pour ceux qui ne les connaissent pas, Robert Englebert et Guillaume Teasdale sont des spécialistes du Pays des Illinois et de la région de Détroit, respectivement. Ensemble, ils ont édité ce livre merveilleux qui rassemble des contributions d’historiens influents, dont Gilles Havard, Arnaud Balvay, Nicole St-Onge et Robert Michael Morrissey, entre autres. Le résultat est un ouvrage important sur l’histoire des relations entre les Français et les Amérindiens au cœur du continent. L’introduction est sans doute la section la plus importante pour quiconque veut un bref mais utile tour de table sur l’historiographie des Grands Lacs et du Pays des Illinois et des questions de recherche qui y sont rattachées. La Nouvelle-France à l’ouest de la vallée du Saint-Laurent, ainsi que ses populations qui vont survivre malgré la Conquête, est trop souvent oubliée au Québec. Ce livre est un excellent point de départ pour se renouer avec son histoire.

Table des matières
  • Ch. 1: “Faire la chaudière”: The Wendat Feast of Souls, 1636, by Kathryn Magee Labelle
  • Ch. 2: Natives, Newcomers and Nicotiana: Tobacco in the History of the Great Lakes, by Christopher M. Parsons
  • Ch. 3: The Terms of Encounter: Language and Contested Visions of French Colonization in the Illinois Country, 1673-1702, by Robert Michael Morrissey
  • Ch. 4: “Gascon Exaggerations”: The Rise of Antoine Laumet (dit de Lamothe, Sieur de Cadillac), the Foundation of Colonial Detroit, and the Origins of the Fox Wars, by Richard Weyhing
  • Ch. 5: “Protection” and “Unequal Alliance”: The French Conception of Sovereignty over the Indians in New France, by Gilles Havard
  • Ch. 6: The French and the Natchez: A Failed Encounter, by Arnaud Balvay
  • Ch. 7: From Subjects to Citizens: Two Pierres and the French Influence on the Transformation of the Illinois Country, by John Reda
  • Ch. 8: Blue Beads, Vermilion, and Scalpers: The Social Economy of the 1810-1812 Astorian Overland Expedition’s French-Canadian Voyageurs, by Nicole St-Onge



22 August 2014

Le mystère de la « poupée amérindienne » enfin élucidé!

Image: courtoisie du Musée des Ursulines de Québec
Collection du monastère des Ursulines de Québec
Photo par François Lachapelle
Entre le 4 juillet et le 10 août dernier, le Musée des Ursulines de Québec tenait une exposition intitulée Mission Nouvelle-France. On y trouvait maints objets ethnographiques et historiques en lien avec l’histoire de cette congrégation enseignante. De tous les objets exposés, un en particulier a retenu mon attention : une gravure de ce qui semble être une jeune amérindienne.

Sans signature, sans description, l’image m’intriguait. Le seul indice de sa provenance : le mot « Tab. II » en haut de l’illustration. Piqué de curiosité, j’ai peu après contacté le musée afin de connaître la provenance de cette représentation. Je tenais à le savoir afin de me servir de l’image pour illustrer de futurs travaux potentiels. Après tout, comme le décrit la revue Cap-aux-Diamants : « Les images qui représentent fidèlement les Amérindiens sous le Régime français sont rarissimes. La plupart des artistes de cette période ont donné libre cours à leur imagination pour représenter les « sauvages » de l’Amérique. Cette gravure ancienne tranche avec cette tendance, car elle est riche de renseignements crédibles, mais elle conserve aussi un voile de mystère. »

Et le mystère devait demeurer : on m’affirma que personne ne savait d’où avait été tirée cette image. L’énigme avait d’ailleurs séduit Francis Back, l’illustrateur historique. Il y consacre un article entre les pages de Cap-aux-Diamants (lisez l’article ici). Selon lui, il s’agirait sans doute d’une poupée, entre autres à cause du socle et de la raideur apparente des vêtements. D’ailleurs, « La documentation historique et les artefacts confirment que des poupées vêtues de costumes amérindiens étaient confectionnées dans la colonie pour satisfaire la curiosité des métropolitains. » L’article de Back continue en décrivant l’importance ethnographique de ces poupées et de celle-ci en particulier pour les contemporains et pour nos historiens aujourd’hui. Malgré l’analyse qu’il fait de l’habillement de cette « petite Amérindienne », Back ne peut que conclure* : 
Il convient de laisser le débat ouvert sur l’identité culturelle de l’« Amérindienne » qui figure sur cette gravure, faute de certitudes. Mais espérons, en diffusant cette image accompagnée d’éléments de réflexion, qu’un lecteur puisse retracer la provenance de cette gravure afin de lui redonner sa pleine valeur documentaire.
C’est justement la mission que je m’étais donnée en lisant cet article.

Mais où commencer? Je n’avais que l’image tirée de l’article de Back comme référence. En me servant de celle-ci, j’espérais retracer une version numérisée. Après tout, l’informatique a fait en sorte que des efforts gargantuesques ont été investis afin de numériser des bibliothèques entières de par le monde.

Premier outil dont je me suis servi : Google Image. Malheureusement, malgré son efficacité de par le passé, aucun résultat recherché ne s’affichait.

Prise deux : j’ai décidé de me tourner vers Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France. En cherchant pour des mots clefs tels qu’« amérindienne », « sauvage », « sauvagesse », « algonquine », etc., j’espérais tomber sur la jeune amérindienne parmi les gravures du 17e ou 18e siècle.

Encore rien.

Que faire alors sans autres indices? J’ai donc laissé de côté cette affaire pour me remettre à mes lectures doctorales. Mais cette petite Amérindienne ne cessait de me revenir à l’esprit : d’où venait-elle? Qui avait gravé son image? Pourquoi? Pour qui?

Je suis donc revenu à la charge, déterminé à essayer une dernière fois de percer ce mystère. J’ai contacté à nouveau le Musée des Ursulines pour faire la requête d’une image numérisée directement à partir de la gravure originale. Peut-être Google Image serait plus efficace avec une image à haute résolution?

Moins de trente secondes après avoir reçu le courriel contenant la copie numérique, et puis j’avais ma réponse!

La clef du mystère se trouve dans l’article North America in the European Wunderkammer Before 1750 de Christian F. Feest. L’auteur, qui s’intéresse aux collections de genre « cabinets de curiosités » avant 1750, inclut dans ses figures celle qui nous intéresse. Back avait raison d’estimer qu’il s’agissait d’une Algonquine : selon Feest, il s’agit en fait d’une gravure d’un mannequin (faut-il lire poupée, plutôt?) représentant une jeune Naskapie. Le plus intrigant, cependant, est de découvrir qu’elle a un compagnon!



 Les deux « mannequins » se trouvent en 1709 au musée Kircher (Museum Kircherianum) du Collège des jésuites à Rome. Selon l’article au sujet de ce musée sur Wikipedia, le musée ferme ses portes en 1773 avec la suppression de l’ordre des jésuites, ses collections dispersées par la suite. Impossible de savoir si ces deux représentations amérindiennes ont survécu… Leur souvenir survit, heureusement, grâce à leur gravure dans le catalogue du musée publié en 1709, dressé par son directeur Philippe (Filippo) Bonanni (lien). On peut retrouver ce catalogue en ligne (voir ci-dessous).


Une gravure, deux livres
Toutefois, un autre mystère perdure. Juste avant de publier ce billet, j’ai remarqué que l’image de Bonanni ne correspond pas exactement à l’image trouvée chez les Ursulines. Alors que les deux sont quasiment identiques (l’une s’agissant d’une copie de l’autre), on est intrigué de voir que notre indice initiale, la mention « Tab. II » diffère de la version originale de Bonanni, où il y est marqué « 8 » et « 250 ». Selon moi, la version des Ursulines s’agirait d’une reproduction dans un livre français (le livre de Bonanni est en latin). Trouvera-t-on l’identité de ce deuxième livre? Ça sera à quelqu’un d’autre de le découvrir, peut-être!

Note : Je remercie chaleureusement le Musée des Ursulines, en particulier Catherine Lévesque, qui ont aimablement offert leur aide.

*Suivi: J'ai eu la chance de contacter Francis Back après la publication de ce billet. Comble de l'ironie: il avait déjà réussi à identifier cette image! Il en demeure, toutefois, que le mystère perdure en ce qui concerne l'identité du « deuxième » livre et à savoir si les deux « mannequins » existent toujours.

*Suivi #2: Après vérification auprès du Museo Nazionale Preistorico Etnografico en Italie qui avait hérité de la plupart des collections du musée Kircher, je confirme que la "poupée" n'y est pas. Triste nouvelle!
 ***
Texte original du livre de Bonanni, p. 229, et la très mauvaise traduction par Google (que j’ai à peine tenté de rectifier tant elle est approximative) :


Formes de vêtements, qui sont utilisées [par] chaque femme en Nouvelle-France, ou le Royaume du Canada. C’est en partie le rapport de Michel Antoine Baudran dans son lexique[. Le] plus vaste d'Amérique, la rivière du Canada, ou du Saint-Laurent s'étend au loin, [des] terres de l’Arctique au nord, et la mer du Nord au sud. Il y [dominé des Francs [Français]] de les cent cinquante ans, et en cela, ils ont un très grand nombre de colonies, [la capitale étant] Québec. L'homme et une femme de son pays sur l'onglet. Notre art. 7 et 8 présentaient. Parmi ceux qui sont dignes d'observation sont la coupe, ou les marques [sur le] front, les joues, coeterasque attente avilissantes parties. À l'âge [enfantine, à l’aide] de l’aiguille, [et de ] graisse empreinte d’une certaine sillon de couleur de peau, dans lesquelles les marques indélébiles restent.

SOURCES

BACK, Francis. « Une mystérieuse poupée amérindienne », Cap-aux-Diamants, No. 67 (automne 2001), p. 54. [ En ligne : http://www.erudit.org/culture/cd1035538/cd1044289/8273ac.pdf ] Consulté le 20 août 2014.

BONANNI, Philippe. Musaeum Kircherianum Sive Musæum A P. Athanasio Kirchero In Collegio Romano Societatis Jesu Jam Pridem Incœptum Nuper restitutum, auctum, descriptum, & Iconibus illustratum. Rome, Georgius Plachus, 1709. 552 p. et planches. [ En ligne : http://books.google.ca/books?id=89BWAAAAcAAJ&pg=PP1#v=onepage&q&f=false ] Consulté le 21 août 2014.


FEEST, Christian F. « North America in the European Wunderkammer Before 1750 », Archiv fur Volkerkunde 46 (1992), pp. 61-109. [ En ligne : http://www.researchgate.net/profile/Christian_Feest2/publication/236584799_North_America_in_the_European_Wunderkammer_Before_1750/links/02e7e51811a738de86000000 ] Consulté le 20 août 2014.

13 August 2014

Another Year, Another Success for Fort St. Joseph in Québec!

*cette semaine, mon billet est en anglais pour accommoder les lecteurs du Midwest américain.

Photo: Le Journal de Québec (article here)
Last week (August 6-10), visitors to Québec arriving at Place Royale by bus or by ferry were greeted by a small group of people seemingly ripped out of the past. Not just any people or any time: these were inhabitants of Fort St. Joseph, circa 1760.

All ages were represented
Photo: Jos Gagné
Indeed, for a second consecutive year, reenactors from Michigan and Indiana were invited to the Fêtes de la Nouvelle-France (or New France Festival) to represent the Upper Country, or Great Lakes Region. As a reminder that the French colony was not only comprised of the St. Lawrence valley but also stretched west to the Prairies and then as far south as New Orleans, this group was a lively and varied one at that. A village represented in a nutshell, our little group was made up of a French Marine, a Jesuit missionary, a Canadian voyageur and his captured English bride, and of course, a variety of Habitant folk. Even all ages were represented: from the delightful young girl to the wise elderly man, a wide age spectrum was to be found under our tent.

Of course, our weeklong experience was an adventure in cross-cultural exchanges: not only were we mingling past and present, but languages as well. After all, most of these American reenactors do not speak French. Nonetheless, they knew how to share their passion for a common history. I was there the whole week helping with these exchanges, acting as a go-between, an interpreter. What a coincidence, really, considering the character I was embodying was a voyageur who would have done the same between French merchants and their Native clients.

Well, at least my costume gets better
every year... (Photo: Jos Gagné)
The occasion was particularly important this year since French Ontario had also sent a delegation to highlight the 400th anniversary of French presence in the province. One might say the Great Lakes were put on a pedestal this year!
An exchange between Michigan and Québec City is not unheard of: there is already an exchange program between Laval University and Western Michigan University’s archaeology departments (underused, alas). But these two years have probably had the biggest impact on breaking the barrier between both regions. We created public awareness of the American fascination for French colonial life (more than English Canada has ever cared to show). Not only did we promote Fort St. Joseph, but we also gave out flyers and information regarding Fort Michilimackinac and the Illinois Country as well. Who knows how many people will visit the American Midwest thanks to our suggestions?

Inversely, we kept tabs on where visitors were coming from. In a nutshell: everywhere. All Canadian provinces except Newfoundland had visited our setup; many American states came to say hi to their compatriots, and travelers from as far as Australia enjoyed talking to us as well. I also feel confident in saying we had many more visitors than last year.

Dunno if Joe is pouting because of the rain or because
the festival is almost over (Photo: Jos Gagné)
If fort St. Joseph is being represented in Québec, it’s because three years ago, I had contacted M. Stéphan Parent, head director of the Festival. I had proposed doing a shindig with the Upper Country with either Ontario or Michigan (I’m originally from the Great Lakes; I felt I had to wave the flag, so to speak!). Well, sure enough, the idea sparked interest. This is where my involvement ends: the real credit comes back to M. Parent and his team who not only came up with the idea of bringing reenactors to Québec, but also kindly asked me last year to give a talk on the region. We were already impressed with last year’s experience, so you can imagine how delighted we were to be invited a second year in a row! Here’s to hoping a third invitation is in the works!

Rob having a bit too much fun...
(Photo: Stacy Chriswell)
All in all, it was a week well spent. I like to think the presence of our group was especially important in regards to historical accuracy. Americans are rabid sticklers when it comes to reenacting (I don’t know if they invented this hobby, but they sure as heck perfected it). Authenticity is always strived for. And in a festival that is understandably subject to popular interpretation of history (as we say in French, la mémoire n’égale pas l’histoire), costumes can sometimes seem closer to fantasy renaissance fairs than anything remotely resembling French colonial life. Then again, I’ll admit sheepishly that a friend of mine had poked holes in my belief that I was accurately dressed. Most of my props were somewhat closer to the 19th century than the 18th. Proof once again that I might be a historian, but I’m no cultural material specialist... But, as the point I was getting to, our Michigan gang was a refreshing glimpse of accuracy and public awareness of it. This said, despite a few observations of the group regarding what I’ve just described, I did have them realize that every year the festival gets historically better as more and more people share in the challenge of trying to be true to the past.

Beaver love. (Photo: Jos Gagné)
As a historian, I can’t help adding my observation that though I don’t usually practice it outside of the Fêtes de la Nouvelle-France, reenacting is by far one of the best teaching tools available. Joe, our French Marine, regularly uses his uniform to teach kids back in Indiana and Michigan about the French colonial past. I find that walking around in period garb inviting people to touch my beaver pelt is an instant icebreaker to discussions about the fur trade and its history. Kids in particular are especially curious with their innumerable questions. Their bright-eyed queries have stumped me more than once: these are great occasions for the historian to track down answers to simple but obvious questions he might never have otherwise thought of in the first place.

The sharing experience was reciprocal. These reenactors all participate regularly at the Fort St. Joseph open house. During this event, they recreate colonial life as visitors come to Niles, Michigan, to visit the ongoing archaeological digs. Coming to Québec, as one of my friends put it, gave them a new perspective on how important this history is to modern Québec and French Canada. We are not talking about a distant, inconsequential past. This is a past that has created our present, the culture of a/many people, and the pride of a nation. If the field of history must pride itself in rigorous scientific study, it must not forget its impact on the public memory and psyche. These two years of exchanges were opportunities to share what New France means to each other across the border, and how we will commemorate this common history together.

That said, our encampment has been the occasion to develop new friendships as well. Whether last year with Philippe, a historian with plenty of public history experience from colonial Williamsburg, or this year with Marie-Hélaine, a local reenactor (who was big help, by the way, in translating!) or our dear Monique who would come around, obsessed with our sashes (thank you by the way for the blue one you made for me!), we had plenty of occasions to exchange knowledge, contacts, and laughter.

Once again, here’s to hoping the Fêtes de la Nouvelle-France will invite us once more next year!
One last goodbye... Photo: Stacy Chriswell

02 August 2014

Fêtes de la Nouvelle-France 2014


Juste un petit rappel à mon lectorat à Québec que vous pourrez venir me voir aux Fêtes de la Nouvelle-France devant la Maison Chevalier. Je vais participer aux côtés de la délégation du fort Saint-Joseph (Niles, Michigan). Et n’oubliez pas non plus que l’Ontario français sera à l’honneur cette année! Au plaisir de vous y voir! (Et Charlevoix, j’espère que tu viendras faire un tour par Québec pour l’occasion : je veux vraiment savoir qui se cache derrière ton blogue fantastique!).
Pour plus d’informations, visitez : http://www.nouvellefrance.qc.ca/
et au sujet du 400e de l’Ontario français : http://ontario400.ca/fnf/