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Ce n'est pas le nord, en tout cas! |
La
saison des conférences automnales m’a gardé très occupé cette année. J’ai passé
une bonne partie du mois d’octobre au Michigan chez de bons amis, entre deux
colloques. En tout, j’ai donné trois communications en moins d’un mois.
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La rivière Mobile |
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Marqueur indiquant approximativement où on croyait se trouvait le premier site de La Mobile |
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L'archéologue Greg Waselkov nous présentant le chantier archéologique. Les sillons indiquent l'emplacement des murs des maisons. |
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Ici se trouvait un des bastions du premier fort de La Mobile |
La
première fut à La Mobile en Alabama, pour le congrès annuel du Centre pour l’étude du Pays des
Illinois. Invité à y participer par l’archéologue Greg Waselkov, j’ai eu
l’immense plaisir de découvrir l’ancienne capitale de la Louisiane. La journée
du vendredi 6 octobre fut consacrée à la visite de différents sites importants du Régime français dans la région. Pour débuter, nous
avons eu le plaisir de visiter le chantier archéologique de la vieille Mobile
sur la rivière du même nom. Le site, aussi intéressant et riche en artéfacts
soit-il, pose de nombreux défis aux archéologues : son cimetière, par
exemple, se trouve sous un marécage qui s’est formé suivant la construction de
deux routes sans drainage. C’est d’ailleurs dans ce cimetière où se reposerait Henri de Tonty.
N’empêche que le site demeure d’une richesse exceptionnelle pour le patrimoine
archéologique du sud des États-Unis.
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Le musée d'archéologie de la University of South Alabama. |
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Malgré sa petite taille, ce musée contient une excellente exposition sur la présence amérindienne et française à La Mobile. |
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Greg Waselkov explique les artefacts aux chercheurs présents. |
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La maison La Pointe-Krebs, la plus vieille maison française encore debout dans le sud des États-Unis. |
Finalement,
nous avons eu le privilège d’aller dans l’état voisin, au Mississippi, pour
visiter la maison La Pointe-Krebs, sans
doute la plus vieille construction française existant toujours dans le bassin
du golfe du Mexique. Bien qu’il y ait un doute à savoir si la maison date
réellement des années 1750 ou si son bois de construction a été simplement
recyclé d’une maison antérieure, son statut patrimonial en demeure intact tout
de même.
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Cathrine Davis parle au sujet des sceaux de plombs. |
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Quand on fuit un ouragan, il faut s'approvisionner! |
Alors
que tous et toutes se plaisaient à visiter ces endroits, on ne pouvait
s’empêcher d’être nerveux : on annonçait l’arrivée de l’ouragan Nate
pendant la fin de semaine. Dans une tentative de sauver les meubles (le cas de
le dire!), nous avons présenté pendant la réception du vendredi soir les
conférences qui devaient avoir lieu samedi après-midi. J’y présentais ma
recherche sur l’espionnage en Louisiane pendant la guerre de Sept Ans. Le
lendemain, nous avons compressé les autres communications en matinée, nous
donnant ainsi amplement de temps pour quitter la région. Si l’ouragan, en fin
de compte, ne fit que quelques pannes d’électricité (un peu plus de 50 000
habitants) et quelques inondations anticipées, il valait mieux être prévoyant
et ne pas tirer le diable par la queue.
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Au cas où on oublierait qu'ici, c'est le sud... |
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Entrée de Mammoth Cave |
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Des fantômes? Non! Une photo à longue exposition. (Il fait sombre dans une caverne!) |
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La cavité à qui on doit le nom de la caverne entière. |
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Ce qui restait de l'ouragan Nate nous avait rattrapé au Kentucky. |
Sur
le chemin du retour, j’ai eu l’immense plaisir d’accomplir un rêve d’enfance en
visitant le célèbre Mammoth Cave
au Kentucky. Le plus long réseau souterrain au monde, cette caverne a toujours
frappé mon imaginaire depuis que j’ai écouté avec mon père un documentaire sur
les grottes. C’est d’ailleurs l’histoire de cette équipe de spéléologues qui,
en 1972, firent la découverte du lien
entre la caverne Flint et Mammoth qui m’a toujours hanté en particulier :
quelle aventure! Quel courage! Si ma petite visite d’une heure et demie ne se
comparaissait pas à leur accomplissement, elle n’était pas moins fascinante.
J’ai certainement l’intention de retourner visiter ce parc national à l’avenir.
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Cathrine Davis présente sa recherche sur l'artillerie au fort Ticonderoga. |
Du
13 au 15 octobre, je me déplaçais pour participer à la 13e édition de la Midwest
Historical Archaeology Conference qui avait lieu à la Purdue University à
Lafayette, Indiana. C’est avec grand plaisir que j’acceptais l’invitation de
l’archéologue Michael Nassaney à venir discuter de mon expérience en tant
qu’historien avec des reconstituteurs historiques (Historical reenactors).
J’ai
d’ailleurs adoré le format de la conférence. Normalement, dans le déroulement
habituel d’un colloque, chaque présentateur donne une communication de 20
minutes avec une période de questions de 20 à 30 minutes à la fin de la séance.
Au lieu, nous avions chacun ici 10 minutes pour parler. Après, chaque
présentateur s’assoyait à une table et discutait avec les gens qui s’y trouvaient.
Après 10 minutes, il y avait une rotation des gens. J’ai trouvé que ce format était
plus constructif que celui auquel j’étais habitué. Je craignais d’abord que je
me répèterais à chaque table, par peur de sans doute recevoir les mêmes
questions. Mais non! Sur les 5 ou 6 rotations, je ne me suis jamais répété. Ce format, selon moi, mène à des discussions plus constructives et
enrichissantes que le format traditionnel des colloques.
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Le site archéologique du fort Ouiatenon.
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Tout près du vrai site du fort Ouiatenon se trouve le "Blockhouse", une reconstitution anachronique de 1930. |
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La rivière Wabash, une des routes fluviales les plus importantes sous le Régime français. |
Le
clou de la conférence fut la visite du site archéologique du fort Ouiatenon.
Bien que le site s’agisse pour l’instant que d’un champ sans vestiges visibles
à la surface, la Tippecanoe County
Historical Association espère créer un centre d’interprétation. Justement, avant de
visiter le site, nous avions eu le plaisir de participer à une séance de
remue-méninges en vue de sa construction.
Enfin,
du 19 au 21 octobre avait lieu le congrès annuel de l’Institut d’histoire de l’Amérique française
à Montréal où je présentais au sujet de l’utilisation du déguisement pour
infiltrer et espionner l’ennemi pendant la guerre de Sept Ans. Je suis heureux
d’annoncer que ma communication a été bien reçue, et que mon directeur
m’encourage d’en faire un chapitre dans ma thèse. On verra!
D’ailleurs,
parlant de ma thèse, après trois semaines chargées à courir les conférences, il
est maintenant le temps que je m’y remette! À bientôt!
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