Ceux qui ne sont pas historiens ne réalisent pas toujours le travaille qui se cache derrière les écrits des professionnels. Parfois, un seul paragraphe est le fruit de plusieurs jours de recherche. Récemment, alors que je tentais de démêler les événements liés à la capture de l'espion Quinton Kennedy en 1759, j'ai compilé toutes les sources à ma disposition en ordre chronologique afin d'en distiller l'essentiel. Plutôt que de supprimer mon travail de compilation ou de le mettre de côté et oublié, je vous le partage afin de vous laisser vous amuser à votre tour à suivre cette histoire selon les témoins contemporains.
(En passant, ces textes ne sont pas nécessairement au propre puisqu'il s'agit souvent d'extraits copiés directement d'un fichier passé à l'OCR.).
3 août 1759
Camp of Pointe à la Chevelure
Copy of
translation of instructions from H. E. Jeffery Amherst, major general and
commander-in-chief, to Captain Quinton Kennedy, of the 17th regiment. He is to
go to the villages of the Eastern Indians. Will tell the chiefs that he is
marching upon Canada to bring it under the dominion of his king. That he offers
them his friendship on condition of their absolute neutrality ; that he does
not ask them for any assistance, having an army strong enough to subdue the
French, and themselves too, in case of necessity. If their answer is favorable,
he is to go to Quebec to inform Major General Wolfe of the fact,' after which
he is to return to him, Amherst. (With M. de Vaudreuil's letter of 5 Oct.,
1759.) Folio 328, 2 pages.
Richard, E. Supplement to Dr. Brymner’s Report on Canadian Archives by Mr. Edouard Richard 1899. Ottawa, S. E. Dawsom, 1901. p. 179 [ En ligne : http://dx.doi.org/10.14288/1.0308147 ] Consulté le 12 février 2019.
8 août 1759
Kennedy of
late Forber’s offered to go through the Country a much nearer way to the River
St. Lawrence […]
Extracts from Amhert’s letter to Pitt dated Camp of Crown point October 22d. 1759, dans Doughty et Parmelee (dir.), The siege of Quebec… Sixth Volume, p. 43.
As it is of
consequence that I should hear from Gen Wolfe as well as he should likewise
hear from me I concluded to send Capt Kennedy with Lt Hamilton, Capt Jacobs, and
four Indians to go through the settlements of the Eastern Indians with a
proposal from me & take their answer to Mr Wolfe whom I have directed to
treat them accordingly.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 153.
Joint à la Lettre de M. de Vaudreuil du 5 8bre
1759.
Aussitôt les présentes reçuës et ainsi que vous en avés déjà
reçu mes ordres, vous partirés pour vous rendre aux villages des Sauvages de
l’Est; et lorsque vous y serés arrivés vous demanderés à parler aux chefs à qui
vous dirés de ma part que je suis en marche avec mon armée pour me rendre en
Canada, dans le dessein de reduire ce pays sous l’obéissance de S.M. mais que
pour marquer les bonnes dispoisitions où je suis pour ces Sauvages et avant que
j’entre dans leurs habitations, je vous envoye vers eux pour leur offrir mon
amitié, aux conditions qu’ils demeureront neutres et qu’ils ne se joindront
point avec aucuns des ennemis de S.M. ni ne se meleront dans aucun acte
d’hostilité contre son armée ou contre aucun de ses sujets, dans lequel cas,
comme je ne suis pas venu avec les intentions de les déposséder ne de les
incommoder je protégerai et défendrai leurs personnes et leurs biens et je leur
en assurerai la paisible possession, que je ne demande ni leur secours ni leur
assistance dont je n’ai nul besoin, l’armée qui est sosu mes ordres étant plus
que suffisante et forte pour réduire non seuelement les français, mais les
Sauvages mêmes s’ils n’acceptoient pas mon amitié que je leur offre
actuellement; vous insisterés donc pour qu’ils vous donnent une réponce
immédiate, et je ne doute pas qu’il ne consultent leur interêt et qu’ils
n’acceptent avec joye et avec sincerité les propositions d’amitié que vous leur
ferés de ma part; lorsque vous aurés reçu leur réponce vous irés rejoindre le
Major Général Wolfe à Québec et vous lui dirés que je lui ordonne de regarder
ces Sauvages de l’Est comme nos amis et nos aliés et qu’il aye soin que les
engagnement que j’aurai pris avec eux soient ponctuellement exécutés après quoi
vous reviendrés auprès de moi sans délai me rendre compte de la négociation que
je vous confie.
Donné au Camp à la pointe à la Chevelure [Crown Point] le 8
aoust 1759
Signé Jeff. Amhesrt.
BAC, Archives des Colonies, MG 1, Série F3, Collection Moreau de Saint-Méry, Vol. 15, partie 2, F°486-488. C-10528. Copie de la traduction de l’Instruction de M. Kennedy cap.ne anglais. De Par […] Jeffery Amherst […], 8 août 1759, jointe à la lettre de M. de Vaudreuil du 5 octobre 1759. [ En ligne : http://heritage.canadiana.ca/view/oocihm.lac_mikan_100163 ] Consulté le 13 février 2019.
11 août 1759
At one o’clock
ten men of the Scouting Party of Rangers I had sent under the command of Ensign
Wilson to go half to the Right of the Lake & half to the Left to St. Johns,
returned with a note from Capt Kennedy that Wilson thought his Party too large
so sent these back & to inform me that he saw a Brigantine, a Schooner, and
a topsail sloop of the Enemys and about 12 boats that they put in from the
Vessels, as he supposed, on discovering his Party, that he got to the eastern
side below Corliers Rock from whence he saw the Vessels at Anchor & thinks
they have not seen his Party as sent no boats to the Island where he was when
he supposed himself discovered.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 154.
19 août 1759
Ensign
Wilson returned with his Party of Rangers from St. Johns. Said two of his men
who had been Prisoners at St. Johns had been within two miles of it, could not
get nearer to it as they heard a great yelling of Indians & were amongst them.
There is very little to be depended on all they say as they generally make out
a story to come back with, & they came back ignorant of everything this
time except that Capt Kennedy parted with them up Mischiscoy Bay, & as they
came back they saw three of the Enemys Vessels lying at the same Place as before.
Two of Gages light Infantry deserted last night.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, pp. 158-159.
25 août 1759
« Quatre sauvages Loups, servant de guides à trois
officiers anglais de l’armée du général Amherst, qui avaient assé par la baie
de Missiscoui, ont étésurpris par des Abénaquis et conduits u village de
Satin-François. Le P. Riverain, jésuite, a envoyé chercher du monde aux
Trois-Rivières, qui a conduit le tout à bord de M. Canon, qui les a mis aux
fers, procédé for tsimple puisque les officiers étaient déguisés et porteurs de
lettres. Elles sont toutes d’officiers particuliers qui se félicitent du succès
de leurs armes. Les fidèles Abénaquis ont résisté aux offres d’argent et de
colliers. Ces officiers étaient chargés de traiter avec les sauvages, et leur
instruction enjoignait à M. Wolfe de ratifier ce qui aurait été arrêté, ainsi
que les arrangements qui lui seraient proposés verbalement. Les letres
interceptées sont datées du 8 de ce mois. Il faut en conclure que ce chemin est
fort difficile. M. Le marquis de Montcalm n’en a pas moins averti M. de
Bourlamaque, afin qu’il prît et renouvelât des précautions. Les Abénaquis
seront récompensés. Aucune des lettres ne parle des rapides, ce qui fait bien
augurer pour cette partie. »
Montcalm, Le journal du Marquis de Montcalm, p. 487.
25 août 1759
3 sauvages loups et
2 officiers anglois venant aporter des lettres du général Amerst au général Hwolf ont été pris par des sauvages abénakis,
qui les ont amenés à bord de l’Atalente commandée par M. Vauquelin qui est
audessus de Richelieu. Ces lettres ont été envoyées à M. de Vaudreuil; on dit
que ce général écry à celui d’icy qu’il ne voit pas d’aparence qu’il puisse
forcer l’Isle aux Noix et que par conséquent il ne devoit point compter sur la
jonction des deux armées.
Anonyme, Journal du siège de Québec…, pp. 121-122.
26 août 1759
« Les ennemis construisent une barque de dix-huit
canons et deux bateaux plats de quatre pièces de 24 sur le lac Champlain. Leurs
préparatifs faits, ils agiront. C’est le rapport de trois déserteurs qui
arrivaient à M. de Bourlamaque et qui lui apprenaient en même temps que le
capitaine Kennedy était parti sous une escorte de Loups pour apporter des
nouvelles du général Amherst à M. Wolfe. C’est le même qui a été pris par les
Abénaquis du village de Saint-François. »
Montcalm, Le journal du Marquis de Montcalm, p. 488.
Nos Abénaquis ont donné une grande preuve de leur fidélité
ils ont arrêté sept Loups qui guidoient et escortoient deux officiers anglois
détachés par le général Amherst. Ils sont tous actuellement aux fers à bord de
la frégate du sieur Canon. Suivant les instructions de ces officiers, ils
devoient haranguer et porter les Abénaquis à la neutralité du reste ils
devoient pénétrer jusqu’au général Wolfe et revenir sur leurs pas pour
rejoindre le général Amherst. Il paroît que cette instruction n.étoit qu.un honnête
prétexte car, à la vue de nos Abénaquis qu.ils ont rencontrés dans les bois,
ils ont fui. Il n.est point d.instance qu.ils n.aient faite et de somme
d.argent qu.ils ne leur aient offerte, pour les engager à les mettre en lieu de
joindre le général Wolfe mais ils ont été incorruptibles. Vous jugez bien,
Monsieur, que je leur donnerai beaucoup au delà de la somme qu.ils ont refusée.
Parmi les papiers qui ont été trouvés sur ces officiers, il n.y a pas une seule
lettre du général Amherst. Il y en a plusieurs écrites par des officiers, dont
une rapporte fort exactement l.affaire de Niagara, l.évacuation de Carillon et
de Saint-Fréderic. L.officier qui l.écrit paroît très éclairé; il dit qu.il
n.est pas bien décidé si le général Amherst avancera pour nous attaquer au fort
Saint-Jean, ce qui donne tout lieu de présumer qu.il ignore le poste que nous
occupons àl.Ile-aux-Noix. Il ajoute que ces mouvements dépendent des succès que
le général Wolfe aura. Il faut espérer qu.ils ne l.induiront qu.à faire sa
retraite. Cependant mon frère m.écrit que trois déserteurs, arrivés à M. de
Bourlamaque, lui ont rapporté que les Anglois construisoient à Saint-Frédéric
une barque de quatorze à quinze canons et deux bâtiments plats qui porteront
chacun quatre canons de 24, et d.après cela on conclut qu.il ne tardera pas
d.être attaqué. Vous aurez été à même de questionner ces déserteurs. Aucune des
lettres dont ces deux officiers étoient porteurs ne parle en aucune façon des
Rapides. Il seroit bien à souhaiter que les Anglois n.eussent point de vues de
ce côté-là en tout cas, je n.ai aucune inquiétude, me reposant entièrement sur
les arrangements que vous aurez pris.
Vaudreuil à Lévis. Au quatrier général, le 26 août 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres du marquis de Vaudreuil…, pp. 89-90.
Vous devez savoir à présent que les Abénaquis de Saint-François
nous ont mené sept Loups et deux officiers anglois qui vouloient percer à l’armée
de Wolfe. Vous pensez bien que les instructions secrètes de M. Amherst n’ont
été données que verbalement à ces officiers aussi, ne leur a-t-on pris qu’une
instruction de M. Amherst pour engager les Abénaquis d’être tranquilles qu’il
seroit leur protecteur dans ce pays-ci, et autres verbiages. On n’a donc trouvé
que deux boîtes de fer-blanc, où il y avoit des lettres de plusieurs officiers
de l’armée de M. Amherst à des colonels et autres officiers de celle de M.
Wolfe. Il paroît par ces lettres que l’armée de M. Amherst pense que nous
sommes retirés à Saint-Jean, où vrai- semblablement, disent-ils, nous les
attendrons; qu’on ignore encore si cette armée poursuivra que cela dépendra du
succès de M. Wolfe. D’autres lettres disent qu’on croit M. Wolfe paisible possesseur
de Québec, et que les officiers des deux armées boiront de bon vin françois
ensemble à Montréal sous peu de temps. Mais il paroît par les lettres qu’on
ignoroit le 8 de ce mois à l’armée d’Amherst notre position à l’Ile-aux- Noix
il n’en est fait’nulle mention, non plus que des Rapides, comme si cette route
n’existoit pas. Ils parlent néanmoins beaucoup de Niagara, dont ils font le
détail comme d’une grande victoire, ayant totalement défait quinze cents hommes
qui venoient pour secourir la place.
Bigot à Lévis. Le 26 août 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres de l'intendant Bigot…, pp. 49-50.
Sans date, août 1759
« Votre Excellence en jugera en apprenant ma surprise
d’avoir trouvé deux émissaires en la personne du capitaine Kennedy et du
lieutenant Hamiltôn. Votre Excellence ne peut disconvenir que, suivant les lois
de la guerre, les circonstances de la mission de ces deux officiers les
mettoient dans le cas de n’être pas considérés comme tels par nous. Mais que
Votre Excellence se rassure sur la générosité inséparable de nos nations. Ils
seront gardés avec l’exactitude qu’exige de s’être chargés de pareille
commission mais ils seront renvoyés lors de l’échange avec tous les autres
prisonniers. »
Amherst à Vaudreuil. Août 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres et pièces militaires …, pp. 255-256.
31 août 1759
A French
regular deserted, this morning, across the rivulet of Montmorencie; he confirms
the intelligence we received before, respecting the great success of he army,
under the Commander in chief, and of the corps under the late Brigadier
Prideaux; he adds that two Officers, and four Mohawk Indians, who were coming
express from General Amherst to this army, were taken by the enemy near Les
Trois Rivières. [Note: Tow of these Mohawks were roasted to death by the French
at Trois Rivieres, in presence of the other two, who were scalped alive,
carried to Montreal, and hanged in chains; the Officers, I have been informed,
were put in irons, and otherwise very rigorously treated.
Knox, An Historical Journal… Vol. 2, pp. 36-37.
Les Abénaquis de Saint-François ont arrêté le 24 de ce mois
deux officiers anglois et sept Loups, qui leur ont présenté des paroles de la
part du général Amherst pour rester sur leurs nattes. Mais le principal objet
de la mission de ces officiers étoit de porter des lettres de M. Amherst au général
Wolfe. On n’a pas pu avoir ces lettres les officiers ainsi que les sauvages, à
ce que l’on dit, se voyant arrêtés, ont mangé leurs lettres.
M. de Rigaud à Lévis. À Montréal, le 31 août 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres des divers particuliers…, p. 46.
10 septembre 1759
I rowed
round the bay on the west of the Fort and to the ends of the Roads that are
terminated by the bay. At my return I found a Flag of Truce was come from Mons
Burlemaque by a Capt of La Reine whom Capt Osborne who was out with the Guard
boat had stoped 9 miles off & sent me the Letters. One from Mons Montcalm
of no date, acquainting me that Capt Kennedy and Hamilton were Prisoners &
talking of the Exchange of Prisoners, an Excuse to send to see what we are about
and to send several Letters to their officers who are Prisoners; a Letter from
Bougainville to Capt Abercromby dated the 30th August at Quebec so that the
Town was not taken then.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 167.
10 septembre 1759
« A l’égard du capitaine Kennedy et du lieutenant Hamilton,
je m’attends bien que Votre Excellence me les renverra, puisqu’elle ne peut les
regarder que comme prisonniers de guerre. »
Amherst à Montcalm. Du camp de Crown-Point, le 10 septembre 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres et pièces militaires …, p. 258.
10 septembre 1759
The Captain
of the Guard boats sent me some letters, he had stopped Captain d’Isserat of
the Regt. de la Reine nine miles off who was very unwilling to part with his
despatches without delivering them to himself at Crown Point, contained a
letter from Mons. de Montcalm not dated, acquainting me Capt. Kenney ? Lt.
Hamilton were prisonners, I answered the letters & sent an Aid de Camp to
sift out in what manner Capt. Kenney was taken whether in going to M. General
Wolfe or in returning.
Extracts from Amhert’s letter to Pitt dated Camp of Crown point October 22d. 1759, dans Doughty et Parmelee (dir.), The siege of Quebec… Sixth Volume, p. 44
11 Septembre 1759
Captain
Kennedy was unluckily taken by some of St. Francis Indians ho were out a
hunting, as he was going to M. General Wolfe.
Extracts from Amhert’s letter to Pitt dated Camp of Crown point October 22d. 1759, dans Doughty et Parmelee (dir.), The siege of Quebec… Sixth Volume, p. 44
11 septembre 1759
Twas
morning before Capt Abercromby got back. Capt Disserat of the Regt de la Reine
who came with the Flag of Truce said Kennedy was taken by some of the St
Francois Indians who were hunting.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 167.
12 septembre 1759
« As Capt Kennedy’s Journey was now over I
ordered a detachment of 220 chosen men under the command of Major Rogers to go
& destroy the St Francois Indian Settlements and the French settlements on
the South side of the River St Lawrence, not letting any one but Major Rogers
know what about or where he was going. »
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 168.
29 septembre 1759
Journal de Lévis, 29 septembre 1759 [Kennedy] :
On apprit qu’on
avait arrêté à la Présentation un officier anglais avec son détachement; qu’il
était parti le 26 de la rivière aux Sables et qu’il comptait aller à Chouagen;
il était porteur de lettres du général Amherst au général Gage, qui lui mandait
qu’il allait faire un mouvement, qu’il eut à en faire autant; qu’il avait un
brigantin de prêt sur le lac Champlain.
Lévis, Le journal du Chevalier de Lévis, p. 166.
6 octobre 1759
« On m’a dit que le capitaine Kennedy et le lieutenant Hamilton,
officiers de l’armée du général Amherst, sont maintenant prisonniers à
Batiscan, et qu’ils avoient souffert à cause de la manière dont ils avoient été
pris. Lorsque ces officiers ont été pris, ils cherchoient, suivant ce qu’on m’a
informé, à venir à notre camp et à éviter les vôtres. Ainsi, Monsieur, je ne
conçois pas comment on a pu les regarder comme espions. En considération de ces
deux prisonniers qui ont beaucoup souffert, je vous offrirai, Monsieur, de les échanger
contre deux officiers du même grade autrement, je désire que Votre Excellence
me renvoie sur le champ MM. de Figuiery et de Braux, auxquels j’ai donné
permission d’aller à Montréal, pour y vaquer à leurs affaires. »
Monckton à Lévis. À Québec, le 6 octobre 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres et pièces militaires …, p. 263
13 octobre 1759
« Le capitaine Kennedy et le lieutenant Hamilton
avoient été pris par les Abénaquis, desquels je les ai rachetés. Ils avoient
encouru les risques d’être traités différemment que les prisonniers, étant venus
en parti bleu [Dictionnaire de 1762 : Un parti de gens qui s’attroupent sans ordre pour piller de côté
& d’autre. On pend les partis bleus
quand on les attrape.], sans mission ni caractère d’autorité légitime. Ils
pourroient être sujets aux plus grandes rigueurs. Ils furent d’abord mis aux
fers mais ayant, peu après, été informé de leur naissance et de leur grade, je
les ai fait élargir et les ai traités depuis en officiers. Je les renverrai à
M. Amherst, qui les a réclamés. Je donne ordre à MM. de Figuiery et de Braux de
se rendre incessamment à Québec. »
Vaudreuil à Monckton. À Montréal, le 13 octobre 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres et pièces militaires …, pp. 266-267.
20 octobre 1759
« Le
renvoi de ces envoyés me paroît comme un prélude nécessaire. L’affaire va au
coeur, et ce que j’ai appris, c’est qu’un des deux, M. Kennedy, est parent de
M. Murray et fort proche. J’ai eu l’honneur de vous marquer l’espèce de
nécessité à les envoyer ici, à moins d’un inconvénient très grand et que je ne
pense pas. »
Bernier à Lévis. À l’Hôpital Général de Québec, le 20 octobre 1759, dans Casgrain (dir.), Lettres des divers particuliers…, pp. 19-20
15 novembre 1759
In the
night past Major Grant arrived. Had left all the English Prisoners on this side
the Otter River to come on in the morning. I ordered the officer of the Guard
boats to let them pass & send them by the Eastern Shore, and I sent Capt
Abercromby, my Aid de Camp, & the Company of light Infantry of the Royal to
stop the Escort 4 or 5 miles off & send the Prisoners in. The Escort was 2
Lieuts & 40 Canadians our Prisoners, M Grant, Capts Kennedy McKenzie &
Pringle, Lt Hamilton, Meredith & Roche, Ensign Downing, Jenkins & Mackay,
Major Lewis of the Virginians & Ensign Hollar of the Pennsylvanians, Capt
Tute, Lts Hone, Dickson & Fletcher of the Rangers, Mr Beach, a Master of a
Merchantman, and two midshipmen, Mr Cummings of the Alcide & Mr Windsor of
the Squirrel.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 191.
29 août 1760
At night
Capt Jacobs who was taken with Capt Kennedy came to me. He arrived with Indians
from the French & brought me a Letter from a Priest to offer Peace on the
Indian side. I meant to get away, but I must first see the Vessels safe or
nothing will be done & I shall have nothing to send for provisions.
Amherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 241.
5 février 1762
Two
Caghnawaga Chiefs are come from their Castle with a Message from them & the
Algonkins & Abenaquis requesting to have a meeting at Albany with me &
the Stockbridge or New England Indians, in order to make up an affair
concerning a Murther [Murder] committed by them on a River Indian who
accompanied Capt. Kenney about 2 years ago to ye village of St.
Francis, and which (when I was in Canada) I insisted on their making
Satisfaction for.
William Johnson à Amherst. Au fort Johnson, le 6 février 1762, dans Johnson, The Papers of…, Volume 3, p. 623.
Sources
- Archives nationales, Outre-Mer, Colonies (Aix-en-Provence) :
- Série F3 : Collection Moreau de Saint Méry (dont des copies consultées sur http://heritage.canadiana.ca/)
- Amherst, Jeffery (Édité par J. Clarence Webster). The Journal of Jeffery Amherst Recording the Military Career of General Amherst in America from 1758 to 1763. Toronto, Ryerson Press, 1931. 341 p. Coll. « The Canadian Historical Studies ».
- Anonyme (Édité par Bernard Andrès, Patricia Willemin-Andrès et Aegidius Fauteux). Journal du siège de Québec du 10 mai au 18 septembre 1759. Québec, Presses de l’Université Laval, 2009. 246 p. Coll. « L’archive littéraire au Québec ».
- Casgrain, H. R. (dir.). Lettres de l'intendant Bigot au chevalier de Lévis. Québec, L.-J. Demers & Frères, 1895. 110 p. Coll. « Manuscrits du maréchal de Lévis ».
- Casgrain, H. R. (dir.). Lettres des divers particuliers au Chevalier de Lévis. Québec, L.-J. Demers & Frères, 1895. 248 p. Coll. « Manuscrits du maréchal de Lévis ».
- Casgrain, H. R. (dir.). Lettres du marquis de Vaudreuil au Chevalier de Lévis. Québec, L.-J. Demers & Frères, 1895. 215 p. Coll. « Manuscrits du maréchal de Lévis ».
- Casgrain, H. R. (dir.). Lettres et pièces militaires, instructions, ordres, mémoires, plans de campagne et de défense, 1759-1760. Québec, L.-J. Demers & Frères, 1891. 367 p. Coll. « Manuscrits du maréchal de Lévis ».
- Doughty, A. et G. W. Parmelee (dir.). The siege of Quebec and the Battle of the Plains of Abraham. Sixth Volume. Québec, Dussault & Proulx, 1901. 346 p. [ En ligne : https://archive.org/details/siegequebecandb09parmgoog ] Consulté le 12 février 2019.
- Johnson, William (Édité par l’abbé James Sullivan). The Papers of Sir William Johnson. Volume 3. Albany, University of New York, 1921. 458 p. [ En ligne : https://archive.org/stream/paperssirwillia00unkngoog ] Consulté le 12 février 2019.
- Knox, John. An Historical Journal of the Campaigns in North-America, for the Years 1757, 1758, 1759, and 1760 [Etc.]. Vol. 2. Londres, W. Johnston, 1769. 465 p. [ En ligne : https://archive.org/details/historicaljourna02knox/page/n9 ] Consulté le 8 janvier 2019.
- Lévis, François-Gaston de (Édité par Robert Léger). Le journal du Chevalier de Lévis. Montréal, Éditions Michel Brûlé, 2008. 253 p.
- Montcalm, Louis-Joseph de (Édité par Robert Léger). Le journal du Marquis de Montcalm. Montréal, Éditions Michel Brûlé, 2007. 512 p.
- Richard, E. Supplement to Dr. Brymner’s Report on Canadian Archives by Mr. Edouard Richard 1899. Ottawa, S. E. Dawsom, 1901. p. 179 [ En ligne : http://dx.doi.org/10.14288/1.0308147 ] Consulté le 12 février 2019.
« As Capt Kennedy’s Journey was now over I ordered a detachment of 220 chosen men under the command of Major Rogers to go & destroy the St Francois Indian Settlements and the French settlements on the South side of the River St Lawrence, not letting any one but Major Rogers know what about or where he was going. »
ReplyDeleteAmherst, The Journal of Jeffery Amherst…, p. 168
L’expédition punitive des rangers du major Rogers contre les Abénaquis (Odanak), alliés des français et installés à Saint François (Québec), est décrite dans le film Le Grand Passage (Northwest Passage), film américain réalisé par King Vidor, sorti en 1940.
https://www.youtube.com/watch?v=Ns0X_OqcPgw
Le film est très dur avec les « sauvages » qui sont exterminés.
Les paysage censés représenter le périple depuis Crown point (« Pointe-à-la-Chevelure ») jusqu’à Saint François en passant par le Lac Champlain sont magnifiques. En fait le tournage a eu lieu au lac Payette (Idaho
Ah! l'Idaho! Oui, en effet, je possède le film et je croyais que c'était tourné en Californie. Et avec raison: en vérifiant IMDB, le film a été tourné en Orégon aussi.
DeleteEn passant, il existe également une série télévisée des années 1950 s'inspirant du film. C'est tellement mauvais que s'en est bon haha.