Cette curieuse toile de Kent Monkman s’intitule « Les Castors du roi ». Elle a été peinte en 2011 et a été donnée au Musée des beaux-arts de Montréal en honneur de son 150e anniversaire. Un communiqué du musée explique la genèse du tableau :
Dépensier jusqu’à l’extravagance, Louis XV était aussi un grand amateur de chasse qui avait commandé pour Versailles des tableaux illustrant des scènes cynégétiques dans les pays les plus lointains, destinés à une galerie sur ce thème. Cependant, aucun ne dépeignait une chasse en Amérique du Nord. D’où l’idée de Kent Monkman de réaliser cette œuvre absente des collections royales, en s’inspirant des artistes rocaille tels que Nicolas Lancret ou François Boucher.
L’artiste a également pastiché diverses images d'époque que l'on peut reconnaître (par exemple, la hutte de castor inspirée de cette gravure). Toutefois, le scénario imaginé par Monkman choque : évoquant les sensibilités modernes vis-à-vis des droits des animaux, l’artiste s’éloigne des représentations romantiques de la traite des fourrures avec leurs coureurs des bois et leurs voyageurs (pensons aux oeuvres de Frances Anne Hopkins). Il se focalise au lieu sur le castor, le vrai sujet principal (et souvent négligé) de la traite des fourrures en Amérique. Notons aussi que Monkman s’éloigne ici de l’image du « bon sauvage » en harmonie avec la faune, illustrant ici au lieu des Amérindiens tout aussi avides de participer à cette traite (ou massacre?).
Que l’on aime cette représentation ou pas, l’important est que ce tableau nous porte à réfléchir d’une nouvelle façon (quoique très dramatique) sur notre rapport avec ce gros rongeur et son rôle important dans notre histoire nationale.
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