À l'abordage! |
Alors que c’était
le retour au travail pour plusieurs en ce début de mois de septembre, pour
Michel (Tranchées et
Tricornes), Marie-Hélaine (Mlle.
Canadienne) et moi moi-même, c’était le début d’une vacance bien méritée
dans les Maritimes. Notre principale destination : Louisbourg. Quoique ce
n’était pas ma première visite à la forteresse, ni même celle de Marie-Hélaine,
ce fut un plaisir d’observer mon ami et collègue Michel en train de la
découvrir pour la première fois.
Environ le quart de Louisbourg a été reconstruit. |
Rappelons
ici que Louisbourg est la plus grande reconstruction historique au pays (représentant
environ le quart
de son aspect d’origine). Son seul rival sur l’échelle continentale est
Williamsburg en Virginie, qui inspira d’ailleurs sa reconstruction dans les
années 1960.
Gros bleuet!!! |
Compte tenu
de la pandémie, il fallait s’inscrire auprès du gouvernement de la Nouvelle-Écosse
pour obtenir un permis d’entrée sur présentation de nos preuves de vaccination.
Sans m’arrêter trop longtemps sur la COVID, je note que l’attitude plus
détendue du Nouveau-Brunswick vis-à-vis la pandémie faisait un contraste assez
étrange entre le Québec et son autre province voisine. Disons simplement que j’étais
heureux de continuer de porter un masque dans les haltes routières alors que la
moyenne des gens faisait comme si de rien.
Grand Sault, N.B. |
L’allée fut
divisée en deux. On s’est arrêté en chemin au Grand Sault (Grand Falls, N.B.).
Alors que nous étions en train d’admirer le sault en question sur la rivière
Saint-Jean, je me plaisais à imaginer le nombre de messagers canadiens et
acadiens qui y avait fait le va-et-vient entre Québec et l’Acadie pour éviter
le blocus britannique sur le Saint-Laurent pendant la guerre de Sept Ans.
Le matin, de retour sur la route en direction de Louisbourg, on s’est retrouvé dans un des
plus épais brouillards jamais vus de ma vie. Gare à ceux qui voudraient faire
de la route matinale, donc! Une fois le soleil bien levé, le brouillard et son
danger s’étaient dissipés.
Ce qui me
frappe chaque fois que je visite les Maritimes, c’est leur ampleur. Étant
originaire du Nord de l’Ontario, je suis peut-être habitué aux longues
distances, certes, mais ça fait toujours drôle que de se rappeler que les « petites »
provinces canadiennes ne sont pas si petites que ça! L’Île du Cap-Breton, à
elle-seule par exemple, prend tout de même quelques heures à traverser avant de
rejoindre l’autre extrémité.
Wolfe's Landing |
Le
lendemain, après un bon repos chez Peck’s Cottages, nous avons
passé la journée à visiter Louisbourg. On nous avait recommandé de visiter en
septembre puisqu’il s’y trouve moins de touristes. En effet, nous étions presque
seuls à part quelques visiteurs et la poignée de reconstituteurs plus âgés (les
jeunes étant pour la plupart de retour aux études).
Chez Louisburger, ce ne sont pas que les jeux de mots qui sont bons! |
Le lendemain, nous avons eu le plaisir d’être accueillis par Ruby Fougère, une conseillère technique, qui nous a donné une visite privée des collections archéologiques du fort. Même sans être archéologues, tout bon historien sait qu’il est possible d’intégrer la culture matérielle dans ses recherches. (Par exemple, imaginez ma joie que de tomber sur un soulier de femme—très probablement d’une enfant—trouvé parfaitement préservée dans la tourbe entourant le fort. Quelle belle pièce pour illustrer ma recherche sur les auxiliaires féminins de l’armée française!)
Visite privée des collections. |
Après cette
agréable matinée à fureter les collections, nous avons passé l’après-midi en
costume à prendre des photos. Avec l’amiable permission de Sandy Anthony,
coordinatrice de l’interprétation du site, nous avons pu prendre des photos
après le départ des visiteurs. Ainsi, mes deux compagnons de route ont pu
mettre à profit le magnifique travail de confection de costumes de Marie-Hélaine.
Alors que Michel interprétait un ingénieur, elle prenait plaisir à incarner sa
meilleure Mme. Drucour (épouse du gouverneur qui, pour motiver les troupes,
tirait du canon plusieurs fois contre la flotte britannique en 1758. Voir :
« La
Guerre au féminin », article d’Anne Marie Lane Jonah.)
Remerciements à Marie-Hélaine Fallu pour toutes les photos de moi. |
Anecdote: je me suis laissé pousser les cheveux tout au long de la pandémie. Alors que c'était l'occasion parfaite pour les mettre en évidence, j'ai oublié de le faire pour cette séance photo! Zut! |
Après deux
belles journées passées à la forteresse de Louisbourg, un arrêt s’imposait au fort Beauséjour sur le
chemin du retour. Malheureusement pour nous, nous n’avions pas songé que
celui-ci aurait un horaire saisonnier différent des autres sites de Parcs
Canada. Quoique nous avions quand même la liberté de visiter le site en soi,
nous avions raté de deux jours la chance de fureter le musée et la boutique.
(Avertissement donc à ceux qui visitent les sites de Parcs Canada en dehors de
la saison estivale : vérifiez toujours les heures d’ouverture à l’avance
pour chacun!)
Les ruines du fort Beauséjour. |
Michel qui fait son meilleur Stéphane Bern... "Suivez-moi!" |
D’ailleurs,
un autre avertissement s’impose : même si un site est techniquement « ouvert »,
le manque de personnel à la transition de saison peut causer des problèmes. C’était
le cas de l’île Beaubears
(site historique de Boishébert) à Miramichi. En arrivant en fin de journée,
nous avons eu la frustration de constater que le l’accueil était fermé le temps
que les deux employés apportent les visiteurs sur l’île. L’attente d’une heure
et demie pour la prochaine et dernière traverse nous a découragé de l’entreprendre
à notre tour.
Île Beaubears à Miramichi. Un des symboles de la résistance acadienne. |
Heureusement
pour nous, après une bonne nuit de repos à Bathurst au Nouveau-Brunswick, nous
avons eu le plaisir de visiter le lieu historique de la Bataille-de-la-Ristigouche.
Cette fois-ci, les rôles étaient inversés : c’était moi qui était le seul
à n’avoir jamais mis les yeux sur l’épave du Machault. Compte tenu que cela
faisait des années que je voulais voir ce site de Parcs Canada, ce fut un
extrême plaisir. J’ai même pu retrouver l’artefact de tuque, découvert sur l’épave,
qui a inspiré la fabrication de ma tuque d’hiver!
Une superbe maquette du Machault. |
L'artefact qui a inspiré ma tuque d'hiver! |
Une partie du Machault. |
(J'ai encore de la bédaine à perdre...) |
Un centre d'interprétation impressionnant. |
Dernière
gâterie, Marie-Hélaine et Michel m’ont fait découvrir la vallée de la Matapédia
que je n’avais jamais vue encore. Je dois admettre que ça me faisait vraiment
penser à la route 129 dans le Nord de l’Ontario, mais en plus beau et en plus
gros! Ce fut également une belle découverte personnelle, puisque du côté de ma
mère, j’y trouve mes origines familiales. Ceci explique peut-être mon amour plus
prononcé que la moyenne pour les montagnes embrumées, entrecoupées de ruisseaux
et de rapides?
La beauté de la vallée de la Matapédia est à couper le souffle. |
Enfin,
après une longue semaine de découverte et de plaisirs, ce fut le retour au
bercail à Québec pour moi-même, et à Trois-Rivières pour mes compagnons de
route. Ce petit billet est, je crains, un bien piètre résumé de toutes les
belles expériences, paysages admirés, et rires vécus en cours de route.
Néanmoins, j’espère que pour ceux et celles qui ne sont jamais allés visiter
les Maritimes, vous en aurez eu la piqûre après lecture!
Déjà à la recherche de la prochaine aventure! |
le voyage que je me suis toujours promis de faire. Des promesses! Merci pour ce résumé.
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