Source : lien
26 February 2013
20 February 2013
De la viande fraîche pour le fort Saint-Joseph!
Photos: Joseph Gagné 2012
J’adore visiter l’« Open
House » du Fort St. Joseph
Archaeological Project lorsque j’en suis capable. Ce fort, redécouvert en 1998 dans la municipalité de Niles, au
Michigan, fait aujourd’hui l’objet de fouilles archéologiques menées par les
étudiants de la Western Michigan
University. À chaque année au mois d'août, ils invitent le public pour observer leurs travaux. Cela fait depuis 2010 que j’entretiens des relations avec eux pour
me tenir au courant de leurs découvertes annuelles. En août 2012, j’ai eu l’honneur
de me faire inviter à donner une présentation au sujet des miliciens du fort
Saint-Joseph à la Indiana Center for
History de South Bend, à quelques minutes de route de Niles. Alors que j’entreprenais
mes propres fouilles archivistiques pour préparer mon communiqué, je suis tombé
sur un document particulier. Avant de vous le révéler, je dois vous dire que je
savais déjà que l’équipe du fort Saint-Joseph retrouvait régulièrement des
montants exorbitants d’os de chevreuil, sans savoir pourquoi qu’il y en
avait autant! Alors, imaginez ma surprise et ma joie en découvrant un premier
document nous offrant un peu de contexte sur le lien entre ces ossements et l’histoire
du fort. Encore plus excitant, c’était de voir la réaction des archéologues en leur apprenant la nouvelle! (Note : Il se peut que les chiffres ci-dessous soient mal alignés selon votre écran)
Mémoire de ce que moy Menard a fourni au Roy, [par/pour] La Subsistance des gueriers.
Scavoir
# s d[*]
Du 1.r [Aoust]… 1. chevreuil entier… 6
Du 2.e [oust]… 2 pieces de viande a 3/.10s 7
Du 3.e [oust]… 1 chevreüil 6
Du 4.e [oust]… 1 piece de viande 3. 10.
Du [5]e [oust]… la moitié d’un chevreuil 3.
25.# 10.s [0].d
fait a S.t Joseph ce cinq.e Aoust. Mil Sept cent trente neuf.
Nous capitaine commandant Le partie que Monsieur Le General envoit par Misilimakina, a Monsieur de Bienville Et nous Lieutenant commandant a S.t Joseph, certifions que françois Mesnard a fait Les fournitures Cy dessus pour la Subsistance des guerriers, pendant qu’ils ont été a S.t Joseph, pour Le payement des qu’elles il Luy est dû La Somme de Vingt cinq Livres Dix Sols, fait a S.t Joseph. Le Sept.e Aoust Mil Sept cent trente neuf. Signé, Celerons, coulon de villier a eu Signé Beauharnois. Pour Copie Varin.
* # = livres, d = deniers, s = solsSource : Archives des Colonies, Series C11A, Vol. 78, Folio 283.
Pour plus d'informations sur les fouilles archéologiques au fort Saint-Joseph, visitez : http://www.wmich.edu/fortstjoseph/ et http://www.supportthefort.net/.
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19 February 2013
Accident de feux d'artifice
Je viens de commencer la lecture des seuls mémoirs connus d'un soldat des troupes de la Marine du Canada. L'auteur est sans doute Joseph-Charles Bonin, dit Jolicoeur (voir à son sujet pages 4 et 5 de ce lien). Il capte immédiatement l'attention du lecteur alors qu'il décrit son parcours au Canada tout en insérant de croustillantes anecdotes sur les moeurs des gens qui l'entourent. J'ai loin d'avoir terminé de lire son livre, toutefois je me permets de citer une histoire qui m'a particulièrement accroché:
[Année 1752]
Source : CASGRAIN, H.R. (éditeur). Voyage au Canada dans le nord de l'Amérique septentrionale fait depuis l'an 1751 à 1761 par J.C.B., Québec, Imprimerie Léger Rousseau, 1887. pp. 41-23Peu après cette époque, on ordonna une fête à l’occasion de la naissance du Duc de Bourgogne fils du Dauphin […]. Des préparatifs furent faits pour tirer un feu d’artifice, ce furent les canonniers qui en eurent la direction, sous les ordres de leur commandant ; je fus par conséquent du nombre des travailleurs, ce qui m’obligea de quitter le négociant chez lequel je travaillais et où j’étais comme un enfant adoptif ; nous fûmes occupés trois mois à la préparation de cet artifice. Le 13 juillet était le jour fixé pour tirer le feu, douze canonniers furent chargés de l’exécution, j’en fis partie. Le jour arrivé, on nous revêtit d’habits et de casques de peau par précaution, ce qui ne fut pas inutile, car au moment où nous n’attendions que le signal pour mettre le feu, une mêche allumée et portée sans précaution, mit en passant le feu à une fusée qui par son explosion la communiqua à une boîte où il avait cent fusées, lesquelles partant mirent le feu à plusieurs autres et bientôt tout l’artifice du théâtre fut enflammé et brûla une partie de la charpente. Ce fut l’ouvrage d’un quart d’heure; cinq canonniers furent entièrement brûlés et quatre grièvement blessés. Comme mon poste se trouvait à des accessoires un peu éloignés du théâtre, je fus moins exposé et cependant pas assez éloigné pour ne pas me sentir de l’explosion, car les fusées portèrent dans tous les sens et m’enveloppèrent de telle sorte qu’il me fallut rester immobile à ma place, je n’en fus pas moins blessé, mais légèrement à l’épaule et mon vêtement en partie brûlé. La violence du feu étant apaisée, je pus alors quitter ma place pour m’approcher du théâtre à moitié brûlé ; je ne fus pas peu surpris de trouver autant de morts et de me voir troisième de sauvé. Beaucoup de spectateurs furent pareillement surpris, de ce que nous n’étions pas tous péris ; chacun nous en témoigna sa joie. L’intendant nous fit donner à chacun une gratification de cinquante francs.Cet artifice n’ayant pas eu le succès désiré, il fut décidé d’en commencer un autre pour être exécuté sur la rivière Saint-Charles, vis-à-vis l’intendance, le premier septembre suivant. Il fut beaucoup plus tôt prêt que le premier, parce que tous les matériaux étaient préparés ainsi que de l’artifice qui restait du premier feu. Je fus encore employé à ce travail ; le jour arrivé pour tirer ce feu, j’y éprouvai encore un petit accident qui ne fut pas moins périlleux, mais qui était l’opposé du premier. Mon poste était d’aller en bateau mettre le feu à de l’artifice fait en dauphin et posé à une des distances latérales du théâtre, le moment arrivé je me pressai trop vite à sauter dans le bateau qui devait me conduire et je tombai dans l’eau. Heureusement que le batelier me retira promptement et j’en fus quitte pour être mouillé et sans me décourager je remplis ma mission ; ensuite je me fis conduire à terre, où je fus obligé de changer d’habillement. Mon aventure ayant été rapportée à l’intendant, il me gratifia de deux louis, en sus des vingt quatre francs qu’il accorda à chacun des canonniers employés au nombre de vingt, à cette réjouissance.
Note: Pour les intéressés, le livre entier est disponible gratuitement sur Archive.org suivant ce lien.
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Source publiée
18 February 2013
Vente d'esclave
Source: Chicago
History Museum, French America Collection, Box 2, Vol. 1, pp. 89-191,
Chappeau, Louis. Deed of sale of a slave. August
15, 1731.
Pardevant [N.re] fut Present Louïs Chappeau Dem.t En Cette ville Lequel a Reconnu et Confessé avoir par Ces presentes vendu A sieur Pierre Guy mar.d Bourgeois de Cette Ville [a ce propos] et acceptant un sauvage de nation patoka agé D’Environ Dix a Douze ans LequelLectures sugérées:Il GarLed.t Chappeau Garentie de Lad.t nation patoka Et a luy appartenant Pour et moyennant La Somme de Deux Cent Livres que Led.t Chappeau a Reconnu avoir Eu et Recu Ce Jourd’huy Dud.t S.r guy En Castors et pelteries Donc Il Est [Contant] De Laquelle somme Il tient quitte Led.t S.r Guy Et tous autres, Et au Cas que Led.t Sauvagese trouve Renard Et qu’ilfust Retiré Des mains Dud.t S.r Guysoitsoit par l’ordreM.r[de] Monseigneur Le Gouverneur [Genera…] General ou par autre; Connu Renard En Ce Cas Le d.t Chappeau promet et soblige Rembourser aud.t S.r Guy Lad.t somme de Deux Cent Livres EnpelteriesCastors Et pelteries Comme [Dit] au prix Des marchands Equippeurs [a peine] [&/de] tous [Dépence/d’offre sur] Dommages Et Interests [Car ainsy] & […] [pour] le [Lexecution/…-cation] [D…-feutes] Led.t Chapeau a Ellu son Domicille En Cette Ville La Maison & […-arry/Jarry] sise Rue nôtre Dame auquel Lieu & [nonnobstant] & Le promettant & obligeant & [Rennoncant/Reconnaissant/Rem...-ant] & fait Et passé aud.t montreal [Etude] dud.t no.re L’an mil sept centquinze letrente un Le quinzieme Aoust apres midy En [présence] Des [Sieurs] Charles Benoist Et Etienne [Nivard] [S.t Disier] temoins qui ont signés avec le d.t S.r Guy Et no.re Led.t Chapeau a Declaré ne scavoir Escrire ny Signer [de Celaquis] apres Lecture faite [suivant] [Lond.] Six [m…-t…-r] Barrés […]
Guy,Charles BenoistSt. disier
RUSHFORD, Brett. Bonds of Alliance: Indigenous and Atlantic Slaveries in New France. University of North Carolina Press, 2012. 416 p.
TRUDEL, Marcel. Deux siècles d'esclavage au Québec. Montréal, Bibliothèque québécoise, 2009 [2004 chez Hurtubise HMH]. 360 p.
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