Lorsqu'on fouille dans les archives, ce n'est pas rare de tomber sur des documents en mauvais état. Les causes sont nombreuses: déchirement accidentel, réactions chimiques, brûlures de chandelle, infiltrations d'eau, champignons, et le plus souvent, tout simplement l'âge du papier. Il arrive même que les coupables soient les premiers archivistes qui, croyant bien faire, ne savaient pas qu'ils abimaient davantage les documents fragiles en y appliquant du ruban gommé (à la longue, la colle finie par brûler le papier chimiquement). Cependant, s'il y a bien une chose qui m'irrite, se sont les mutilations exprès de document.
Je songe en particulier à la mode des chasseurs d'autographes du 19e et début 20e siècle. Il m'est arrivé plus d'une fois de commander des fonds un document sans description autre que son auteur, constatant avec désarrois à son arrivée qu'il ne s'agissait de rien de plus qu'une simple signature. Découpée d'un document original, il est à craindre que celui-ci a possiblement été jeté à la poubelle une fois la griffe excisée.
Je vous partage donc une petite découverte alors que je furetais les archives des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec. Il s'agit d'une lettre de Montcalm à l'intention des Sœurs. Bien que sa signature ait été découpée, je vous laisse le plaisir de lire le tout petit commentaire laissé par un illustre inconnu (un archiviste? Un historien frustré? Ou très probablement une religieuse outrée? Mystère!).
Source:
Archives du Monastère des Augustines, Fonds Monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec, HDQ-F1-G18/14:38. Lettre de Montcalm aux religieuses de l’Hôtel-Dieu de Québec. Le 26 juin 1756. [Lien]