Le 17 octobre dernier, j’ai participé à une table ronde
intitulée « L’Amérique française au numérique : enjeux et
défis ». Celle-ci se déroulait dans le cadre du congrès annuel de
l’Institut d’histoire de l’Amérique française, cette année à Québec.
Alors que mes propres connaissances sur le milieu numérique
en recherches soient relativement limitées, j’ai tenu à présenter Nouvelle-France électronique. Bien que
ma courte présentation n’était pas la plus intéressante, loin de là, la petite
foule a quand même partagé l’avis que mon site avait raison d’exister. Pour
paraphraser Marc St-Hilaire du Centre interuniversitaire d'études québécoises
(CIÉQ), ce n’est pas parce qu’on se sert de Google qu’on relève tous les liens
utiles à sa recherche. Mon site comble donc ce besoin d’avoir un dépôt de liens
utiles pour quiconque s’intéresse à la Nouvelle-France, tout en présentant le
contenu d’une manière utile au chercheur.
La discussion qui a suivi nos courtes présentations fut très
animée. Les interventions de Léon Robichaud de l’Université de Sherbrooke
étaient, comme d’habitude, les plus pertinentes par rapport à l’intégration du
numérique dans les recherches liées à l’Amérique française. Étaient également
présents Joanne Burgess (UQÀM), Marc St-Hilaire (Université Laval) et
Louis-Pascal Rousseau de l’Université de la Pennsylvanie.
En gros, le panel en est venu à deux conclusions
importantes. D’abord, la recherche au Québec et au Canada français a un retard
important sur ce qui se fait en France et dans le monde anglophone. Et
deuxièmement, avant même de procéder à des idées de projets innovateurs, il
faut d’abord savoir se servir des outils qui nous sont déjà disponibles.
C’est à partir de ce dernier constat que nous espérons
répéter l’expérience l’an prochain, cette fois-ci sous la forme d’un genre
d’atelier de formation sur l’utilisation de ces logiciels.
Si nous avons un tel retard sur les technologies numériques,
c’est principalement dû au fait que les Historiens ne sont pas nécessairement familiers
avec la programmation et les langues informatiques. Dans mon cas, si
Nouvelle-France électronique existe, c’est grâce à mes quelques connaissances
limitées du HTML. (Quelqu’un est venu me dire par après que j’aurais pu me
familiariser au lieu avec une plateforme tel que WordPress. Effectivement,
c’est une option que je devrai explorer à l’avenir, surtout si je veux
continuer d’améliorer mon site.)
Toutefois, si j’ai un regret vis-à-vis ma participation à
cette table ronde, c’est de n’avoir formulé une réplique qu’après-coup qu’on a
disputé l’idée de se tourner aux informaticiens de nous donner un coup de main.
Effectivement, lorsque j’ai proposé au panel et à l’auditoire d’approcher les
départements d’informatique avec l’idée d’un partenariat créateur, on m’a
simplement répondu plus ou moins que « les informaticiens ne comprennent
pas l’histoire ». Ce à quoi je réponds maintenant : foutaises.
Qu’est-ce qui fait que les archéologues, par exemple, n’ont aucun gène à
demander de l’aide chez les géologues, les généticiens, les biologistes et qui
d’autre encore pour les aider à développer de nouvelles technologies utiles à
leurs recherches, tandis que nous, historiens, nous n’avons pas le même réflexe
de consulter des spécialistes hors de notre propre champ d’études? Il ne faut
pas se contenter de maîtriser les présents outils à notre disposition. Si nous
voulons exceller dans le numérique en innovant et créant de nouvelles
technologies, nous devons faire appel à l’interdisciplinarité. S’il y a bien un
centre de recherche qui a démontré la validité d’une telle approche, c’est le
CIÉQ. Faisant principalement l’intégration des connaissances d’historiens et de
géographes, le centre s’appuie également sur des innovations technologiques
pour créer et diffuser ses recherches sur la société québécoise.
C’est donc, selon moi, qu’avec un appui solide
d’informaticiens que nous pourrons conceptualiser de nouveaux outils pour
résoudre de nouveaux problèmes de recherche, tout en mettant les résultats en
valeur grâce à de nouvelles méthodes de manipuler et visualiser les données.
Pour conclure ces quelques réflexions, j’invite entre temps le
chercheur qui me lit à explorer ces quelques outils utiles gratuits sur le net.
Dropbox : Un logiciel qui permet de créer un dossier
accessible sur différents ordinateurs et appareils portables. Très utile
lorsqu’on travaille à la maison et au bureau sur deux machines différentes.
Commence avec une mémoire de 2 giga-octets gratuite.
Zotero : Un logiciel de gestion de sources. Permets de
créer instantanément divers styles de références bibliographiques. Contenant
des styles préinstallés, il est possible d’en télécharger d’autres. Avec un peu
de pratique et de patience, il est possible de créer son propre style. Ce
logiciel est particulièrement utile pour organiser ses références tout en
prenant des notes. Avec un compte Zotero sur Internet, il est possible de
consulter ses notes sur n’importe quel ordinateur.
Scripto : Un logiciel qui permet d’intégrer des
transcriptions archivistiques sur diverses plateformes, dont WordPress.
Pour une liste plus complète d’outils numériques,
je vous invite à visiter Digital Research Tools à l’adresse suivante : http://dirtdirectory.org